Intel a dévoilé officiellement lors de sa conférence Architecture Day sa prochaine génération Core, Alder Lake. Il fallait bien un événement dédié à la vue des promesses. Cette 12ième génération Core à l’objectif de repositionner le géant face à AMD et ARM.
Le fait le plus marquant concerne l’approche promise par cette nouvelle génération de processeurs. Son lancement est prévu pour la fin de l’année 2021. Il va s’agit d’une première à l’adoption d’une architecture dite hybride.
Alder Lake, une architecture hybride.
Plus précisément ces prochains processeurs vont s’organiser autour de plusieurs « modules » comme des cœurs basse consommations, des cœurs haute performances, une solution graphique et différents contrôleurs (mémoire et plusieurs entrées/sorties). Cette recette a l’avantage d’être « ajustable » selon le marché visé.
En clair Intel peut jouer sur les possibilités graphiques, les entrées et sorties et le nombre/type de cœurs afin d’adapter le processeur à un segment particulier (PC gaming, mobile, Ultra mobile…). Pour nos PC, cette approche nécessite un nouveau format, le LGA 1700. Nous avons donc une mauvaise nouvelle puisqu’une nouvelle carte mère est obligatoire pour pouvoir accueillir Alder Lake.
Intel évoque ses cœurs haute performance sous le nom de P-Core et ses cœurs basse consommation sous le nom de E-Core. Les premiers s’appuient sur l’architecture « Golden Cove » avec comme promesse un bond de 19% des performances face aux Core de 11e génération. De leur coté des E-Core sont plus sages. Ils prennent vie grâce à l’architecture Gracemont. A noter que Gracemont sera au cœur des processeurs d’entrée de gamme de type Pentium et Celeron.
Ce duo (E-Core et P-Core) sera piloté par une solution matérielle nommée Thread Director. Ce nouveau composant à la mission de répartir les charges de travail. C’est un élément important car Intel soulage les développeurs d’optimisations afin de profiter de cette nouvelle architecture hybride. Il en est de même pour le système d’exploitation.
Alder Lake : PCI Express 5.0 et DDR5
En parallèle Intel compte également se positionner comme le premier sur certaines avancées comme le PCIe 5 et la DDR5. En plus du Wi-Fi 6E, cette 12ième génération Core va prendre en charge le PCI Express 5.0. La bande passante en x16 va ainsi progresser pour atteindre les 64 Go/s au maximum et 4 lignes PCIe 4.0 seront aussi géré par le processeur Enfin la DDR5 va faire son entrée avec un contrôleur compatible avec de la DDR5-4800 et de la LPDDR5-5200.
Sur PC la vitrine va s’équiper de 8 P-Core, 8 E-Core et de 30 Mo de cache. Elle prendra en charge 24 threads sachant que la technologie Hyper-Threading ne sera présente qu’avec les P-Core. Ainsi 8 P-Core nous donne 16 Threads tandis que 8 E-Core nous donne 8 Threads et 16+8 permet d’annoncer 24 threads.
Comme le dit l’adage, les promesses n’engagent que ceux qui veulent y
croire…
Vu que Alder Lake est prévu pour fonctionner alternativement en DDR4 ou
DDR5, il vaudrait mieux commercer par évaluer ses performances en DDR4
pour les comparer aux architectures précédentes telles que Rocket Lake
et Comet Lake.
La DDR5 à 4800 MT/s devrait apporter environ 5 % d’IPC par rapport à
la DDR4 à 3200 MT/s cependant l’architecture particulière (cf. double
canaux indépendants de 32 bits) de la DDR5 reste une interrogation
concernant l’impact des temps d’accès sur des adresses mémoires
“courtes” (32 bits) et “longues” (64 bits). Les performances risquent
d’être erratique du fait de la randomisation des adresses mémoires
réalisée par le système d’exploitation lors d’appel système.
Concernant le PCI-E 5.0 dont Intel est avare en information concernant
la nécessité d’un répéteur (aka Retimer) et du coût que cela engendre
pour assurer la bonne tenue du signal sur le PCB, cela ne devrait pas
être une caractéristique indispensable pour le commun des mortels sinon
pour les obsédés des benchmarks de SSD dont les contrôleurs PCI-E 4.0
peinent à atteindre leur pleine performance du fait des limites de
dissipation thermique et du procédé de gravure employé.
Bref, Alder Lake risque fort de décevoir à ses débuts d’autant plus sur
Windows 11 avec ses changements cosmétiques.