Windows XP, c’est désormais terminé, Microsoft s’explique

C’est le jour J pour Windows XP. Après 13 ans de bons et loyaux services, ce système d’exploitation est officiellement abandonné par Microsoft. Désormais, il est livré à son propre sort puisque qu’il ne va plus bénéficier de la moindre prise en charge de la part de son éditeur.

Cela fait plusieurs semaines que Microsoft a intensifié sa communication autour de Windows XP pour pousser ses utilisateurs à migrer vers une version plus récente. Naturellement Windows 8.1 est, à ses yeux, une destination de choix sachant que Windows 7, pourtant le système le plus apprécié sur PC, a déjà fait l’objet d’une annonce concernant la fin de sa commercialisation.

La migration vers Windows 8.1 est conseillée.

Le passage à Windows 8.1 n’est pas anodin puisque même avec des recommandations matérielles peu restrictives à l’heure d’aujourd’hui (un processeur cadencé à 1GHz, 1Go de RAM, 16 Go d’espace libre et une carte graphique compatible DirectX 9), il y a peu de chance que des machines de 10 à 13 ans puissent être aptes à l’accueillir. Il y a aussi le problème de la compatibilité des applications professionnelles propriétaires qui n’a jamais été vraiment au cœur du discourt de Microsoft. Cependant Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité chez Microsoft France apporte des informations dans une interview accordée à nos confrères de chez Clubic. Il souligne

En entreprise, nous travaillons depuis des années avec les TPE pour faciliter la migration. Nous établissons des diagnostiques de la situation. Nous nous focalisons principalement sur la migration des applications et parfois c’est très difficile puisque cela nécessite de les modifier. Microsoft dispose de sa propre branche de services de consulting, laquelle établit des calendriers, c’est un travail méthodologique.

Microsoft fait donc un choix, assez tranché, puisque selon les dernières statistiques, Windows XP est et reste le deuxième système d’exploitation le plus utilisé au monde. Microsoft a aussi mis en avant des offres consistant à acheter un nouveau PC. Là encore le firme se dit consciente du problème. Bernard Ourghanlian explique

nous savons que ces temps économiques sont un peu difficiles pour certains et le prix d’un PC peut être coûteux. Nous avons donc négocié des offres avantageuses à la fois avec les fabricants mais aussi certaines grandes surfaces. Celles-ci feront leur apparition dans les prochains jours en France

Windows XP a vu le jour en 2001 et sa commercialisation a été assurée jusqu’en 2008. Son succès a été colossal avec plus de 400 millions de licences écoulées et surtout une part de marché de 80% dans le monde à son apogée. Désormais, il ne  bénéficiera plus d’aucune mise à jour de sécurité ce qui, avec le temps, va le rendre vulnérable. Bernard Ourghanlian souligne

Windows XP est sorti en juillet 2001. Cela signifie qu’il a été conçu en 1997-98-99. A cette époque l’Internet n’était pas du tout répandu. Les menaces potentielles étaient très différentes à l’époque.

Le retrait de Windows XP n’est pas seulement commercial. C’est surtout qu’aujourd’hui nous n’arrivons plus à le protéger. Si nous souhaitions faire les choses convenablement, il faudrait changer complètement le noyau. Windows Vista et 7 ont été conçus dans l’ère d’Internet. Ils disposent d’un nouveau noyau et nous avons très consciemment cassé la compatibilité des applications.

Il est intéressant de noter qu’il est avancé que Microsoft n’arrive plus aujourd’hui à assurer la protection de Windows XP, pourtant la firme a signé plusieurs contrats, avec à la clé des millions d’euros, pour assurer durant 12 mois encore son support pour certaines organisations.

Les utilisateurs sont donc invités à migrer. L’Union européen a émis un bulletin d’alerte sur la question. Bien que très souvent, un passage à une version plus récente de Windows est mise en avant,  il est aussi envisageable de se pencher vers une distribution linux comme Ubuntu. Depuis plus semaines, les discussions sur sa pertinence face à Windows  8 font rages sur les forums.