La fermeture brutale du site Megaupload a mis en émois beaucoup d’internautes. Devant l’incompréhension d’une telle mesure, le collectif Anonymous a organisé, depuis jeudi 19 janvier 2012, des représailles, demandant un rétablissement du site sous les 72 heures.
Après avoir mis hors service les sites du FBI, du ministère de la Justice américain, d’Universal en encore de la Warner, c’est au tour de Vivendi de subir la colère d’Anonymous.
Photo Wikipédia
Hier soir, dimanche 22 janvier aux alentours de à 22 h 15, la page d’accueil a été victime d’attaques prenant la forme de slogan stipulant que Vivendi a fait ” acte de censure et de haute trahison envers l’esprit d’Internet“. Le site est ensuite devenu inaccessible.
Sony a également essuyé des représailles beaucoup plus virulentes rendant accessible gratuitement, dimanche après-midi, son catalogue musical. “Sony, tu as montré ton l’allégeance à SOPA, une loi créée sous le prétexte d’empêcher le piratage de musiques, films, et logiciels détenus par des entreprises comme la tienne. Cette loi autoriserait n’importe quelle société à fermer un site sur lequel ton contenu sous copyright est trouvé. Désormais, tu es le distributeur de ce fameux contenu, et nous apprécions ta générosité involontaire tandis que tu offres tout ce que tu possèdes gratuitement au monde entier.“
Anonymous l’avait annoncé indique Attypique. Le collectif a prévenu dès vendredi 20 janvier 2012 que des « visites inamicales » seront programmées sur les sites : Department of Justice , Motion Picture Association of America, Universal Music , Belgian Anti-Piracy Federation , Recording Industry Association of America , Federal Bureau of Investigation , HADOPI law site, U.S. Copyright Office , Universal Music France , Senator Christopher Dodd , Vivendi France , The White House, BMI et Warner Music Group . Cette liste n’est pas figée puisque depuis cette date d’autres cibles ont été ajoutées.
Nous apprenons également qu’en France Anonymous souhaite mettre en place une manifestation « physique » à Paris. Ce matin à 7h 17, France Info annonce que le ministère de la défense est « débranché ».
Tout ceci montre que la tension monte. Essayons de comprendre ce qu’il se passe. Personne ne semble contester que la lutte contre le piratage d’œuvres soit une mauvaise chose, bien au contraire. La coupure pure et simple d’un site comme Megaupload, mondialement utilisé, est par contre, pour beaucoup une réponse disproportionnée où le droit élémentaire des utilisateurs a été piétiné sans se soucier des conséquences. De nombreuses questions n’ont pour l’heure aucune réponse
Qui remboursera les nombreux comptes Premium souscris, qui rendra accès aux très nombreuses données personnelles mises en ligne sur cette plateforme ? Qui prendra en charge les coûts de cette coupure, qui pour certaines entreprises peut avoir des conséquences économiques non négligeables ?
Quoi qu’il en soit, ces actions montrent à quel point les esprits s’échauffent. Le lobbying est au cœur du débat car le souhait de préserver un modèle économique inadapté aux nouvelles technologies est à l’origine d’une lutte contre le partage d’œuvres au détriment des libertés de communication. En effet l’utilisateur lambda partageant ses propres créations, a-t-il eu son mot à dire ? Megaupload pesait 180 millions d’utilisateurs, 12 milliards de fichiers et représentait 4% de ce qui transite sur le Net. Sa fermeture, sans aucun procès préalable, pose problème…
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