Est-il normal de ne pas pouvoir installer ce que l’on souhaite sur un appareil dont on est le propriétaire légitime ? Un début de réponse vient d’être donné par un tribunal américain. Apple remporte la première manche juridique concernant les verrous qu’il impose à ses clients autour de l’iPod et iTunes.
Pour Apple c’est une victoire car à ses yeux l’iPod et iTunes sont « la meilleure façon au d’écouter de la musique». Après deux semaines de délibérations, le procès « antitrust » autour de l’appareil iPod, du service iTunes et l’usage de DRM a finalement pris fin. Apple est le vainqueur. Vous pouvez relire notre actualité – Apple en justice : La firme supprime la musique non iTunes des iPod –
Bien loin de la question de la liberté du consommateur, la question principale posée par le juge Rogers Gonzalez était de se savoir si oui ou non l’arrivée d’iTunes 7.0 était une amélioration du produit et pas seulement un moyen de contrecarrer la concurrence. Apple n’a pas été tenu pour responsable du manque « d’ouverture » de ses produits car la loi américaine stipule qu’une entreprise n’a aucune obligation d’aider la concurrence.
Le jury, composé de huit personnes, a déclaré qu’iTunes 7.0 était une «amélioration authentique du produit», soulignant l’ajout des nouvelles fonctionnalités et un renforcement de la sécurité. La principale motivation ne serait donc pas de protéger un « business model » en privant l’utilisateur de liberté. Les avocats d’Apple ont d’abord refusé de commenter le verdict, mais l’entreprise a vite publié une déclaration, disant:
«Nous remercions le jury pour leur service et nous applaudissons leur verdict. Nous avons créé l’iPod et iTunes pour donner à nos clients la meilleure façon du monde d’écouter de la musique. Chaque fois que nous avons mis à jour ces produits – et à chaque nouveaux produit – nous le faisons pour rendre l’expérience utilisateur encore meilleure “.
L’affaire n’est cependant pas terminée puisque le procureur Patrick Coughlin a déjà déclaré que les plaignants préparent un appel. L’affaire n’est pas anodine et Apple risque gros puisque si la firme est reconnue coupable une amende de 350 millions de dollars peut lui être infligée. En vertu des lois antitrust existantes, cette somme peut grimper à plus d’un milliard de dollars. Apple est conscient des risques ce qui explique peut-être l’arsenal d’arguments déployés pour se défendre tout en mettant en scène des personnes clés de l’entreprise comme le patron d’iTunes, Eddy Cue, le directeur marketing Phil Schiller et même Steve Jobs sous la forme d’un dépôt de vidéo enregistrée en 2011…
Apple ne cache pas qu’il construit une sorte de « jardin clos » autour de son business de la musique. La société a également noté que ses contrats avec certains labels l’obligent à aller dans ce sens, celui de considérer la concurrence comme des pirates pour l’iPod.
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