Après plusieurs années de tractation, un accord a été trouvé entre les géants de la recherche et les ayants droits. Sous la tutelle du gouvernement britannique, cet accord est officiel. Google et Microsoft font désormais filtrer le Web à l’échelle mondiale.
Nous vous parlions récemment de ces pourparlers. Secrètes et cachées du public, les différentes réunions privées de géants du web et du divertissement ont donné naissance à un accord autour de l’indexation des liens menant à des œuvres protégées par le droit d’auteur. Ils seront désormais déclassés tandis que les fonctions de recherche rapides, permettant d’afficher des correspondances d’expressions associées n’afficheront plus des termes susceptibles de mener “monsieur lambda” vers un site de piratage.
Cet accord donne naissance à un code qui va se mettre en place chez plusieurs entreprises spécialisées dans l’indexation du Web, citons Google et Microsoft. Son objectif est d’empêcher la visibilité des sites illégaux.
Même si le code est d’origine volontaire, une surveillance des deux géants est prévue au cours des prochains mois afin de s’assurer que le code entre bien en action. Déjà la menace d’amendes et d’autres mesures est avancée en cas de problème.
Le filtrage d’internet est un ensemble de techniques visant à limiter l’accès à certains sites normalement accessibles sur le réseau Internet.
Jo Johnson, Ministre des universités, de la science, de la recherche et de l’innovation estime que la relation entre les moteurs de recherche et les «grandes industries créatives» doit être collaborative. A ses yeux
«Il est essentiel que les consommateurs soient en présence de liens vers des sites Web et des services légitimes et non avec des liens vers des sites pirates »
Google et Microsoft vont changer la manière dont fonctionne leur service. Normalement une réponse à une requête propose une liste de résultats organisée autour de l’idée de la « pertinence ». En clair plus un contenu est lu, apprécié, partagé ou encore consulté, plus il a de chance de se retrouver en tête de liste. Ce mode de classement ne sera plus effectif autour de certains termes liés aux divertissements culturels.
Le nouveau classement va introduire le caractère “légal” de la réponse. De là il est facile de comprendre l’impact possible sur les services de ventes en lignes.
Ce nouveau code va-t-il permettre de mettre au pas, non pas quelques internautes dans un garage, mais un nouveau mode de consommation mondiale ?
Difficile de le dire. Nous savons que les sites Web sujets à des infractions sur les droits d’auteur seront désormais rétrogradés. Ils ne seront plus présents sur la première page des recherches communes. Dans les prochains mois l’Office de la propriété intellectuelle va surveiller la mise en application de ce nouveau code. A ce sujet Geoff Tailor, directeur général de BPI, représentant les maisons de disques, souligne
«Nous avons longtemps fait campagne pour que les moteurs de recherche s’assurent les fans sont dirigés vers des sources légales au sujet de la musique ou d’autres divertissements. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour atteindre cet objectif. Le code ne sera pas une solution miracle. Il va cependant permettre aux sites illégaux d’être rétrogradés plus rapidement des résultats de recherche »
Selon Google, tout ceci ne va pas changer fondamentalement les choses. L’entreprise spécialisée dans l’indexation estime, aux regards surement de ses chiffres internes, que les sites pirates n’obtiennent pas beaucoup de trafic via les moteurs de recherche. Il est ainsi noter que les adeptes du téléchargement illégal consultent directement leurs sources sans passer par un moteur de recherche.
Cette nouvelle politique de lutte contre le piratage des œuvres soulèvent beaucoup de question.
Comment un lobby industriel d’acteurs privés peut arriver à changer le fonctionnement d’un moteur de recherche pour protéger ses intérêts financiers et mettre en avant ses services commerciaux ?
Attention nous ne remettons absolument pas en doute la légitimité de protéger les œuvres et nous condamnons fermement le piratage.
Le problème touche à l’approche. Elle est susceptible de mettre en péril la confiance que l’internaute porte à son moteur de recherche. Son but est de trouver des ressources à partir d’une requête sous forme de mots. Ces ressources sont proposées de manières classées en prenant en compte la pertinence. Cette technique est désormais rompue puisque le paramètre« légal » entre dans l’équation.
De là que penser des autres résultats liés à d’autres domaines ? Existe-t-il d’autres lobbies industriels en pourparlers avec Google et Microsoft ? Que pensez des résultats liés à des requêtes politiques, journalistiques ?
Toutes ces questions surgissent à la vue d’une telle modification.
A plusieurs reprises, des intervenant soulignent la nécessité de proposer à l’internaute des liens vers du “légitime“. Ceci change-t-il le visage du Web proposé par Google et Microsoft ? C’est deux entreprises proposent-elles une vraie indexation ? Les résultats sont-ils pertinents ? Sont-ils le réflexe de l’humanité connecté, de ses vœux, de ses souhaits, de ses attentes et des modes de consommation ?
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lol pisser dans un violon