L’histoire de la téléphonie mobile nous apprend que tous les 10 ans, le secteur subit un véritable cataclysme. Des marques de téléphones, aux ambitions mondiales, disparaissent ou se retrouvent face à une chute vertigineuse de leurs parts de marché. Si l’expression « jamais deux sans trois » est vraie, c’est-à-dire qu’un évènement qui survient deux fois se reproduit très souvent une troisième fois, nous sommes à l’aube d’un nouveau séisme.
La transition de l’analogique au numérique a été brutale.
Une rapide tour dans les années 1993-1995 montre que la transition du réseaux analogique au réseau numériques (GDM, TDMA, CDMA) a pris au dépourvu de nombreux constructeurs. La plupart d’entre eux ont été pris de cours lorsque le GSM a soudainement décollé plus vite que prévu. Les entreprises qui avaient d’importants programmes de développement sur l’analogique (IBM, Benefon, Blaupunkt, OKI, etc) n’ont pas eu la possibilité de gérer cette transition en un temps record. IBM et son Simon a été balayé du marché international par le NOK, le regroupement de trois noms qui nous connaissons désormais bien Motorola, Ericsson et Nokia.
Le demande explose, la 3G débarque.
La montée en puissance a alors été incroyable jusqu’à représenter 80% du marché mondial mobile dans les années 90. Puis à l’approche de la nouvelle décennie de nouveaux concurrents sont arrivés. Siemens, Alcatel, Sagem, Philips, Mitsubishi ou encore NEC se sont lancés dans l’aventure qui a pris le chemin d’une fin funeste vers l’an 2000. Tous se sont retrouvés écartés du marché mondial à une époque où ils pensaient que la croissance des ventes de téléphones mobiles n’allait pas dépasser les 6% par an.
Les choses se sont alors accélérées avec un besoin grandissant atteignant les 30% d’augmentation en volume à la fin 2004 avec une nouvelle révolution, l’arrivée de la 3G, une technologie transformant un simple téléphone mobile en un appareil capable de faire bien plus que de passer des appels. Les consommateurs se sont précipités. Une nouvelle fois de nouveaux challengers ont débarqué avec force. Apple, LG, HTC, ZTE et Huawei ont envahi le secteur sur les cinq continents.
Cette rapide histoire dévoile donc un cycle de 10 ans durant lequel de nouveaux constructeurs deviennent les élites aux détriments d’anciens. Nous serions donc à l’aube d’une nouvelle révolution.
2014, la fin du calendrier Maya pour certains constructeurs ?
Depuis la fin de 2011, la demande en smartphone explose. Certains plans de constructeurs visent des volumes d’expéditions en hausse de 50% au niveau mondial. Cet optimisme n’était-il pas dangereux car 2012 ne s’est accompagné que d’une hausse de 36%. Si la croissance en volume est de seulement 20% cette année, le marché des smartphones risque d’être confronté à un nouveau moment de vérité. La baisse de la demande européenne est déjà un facteur de déception pour Apple, HTC et LG. Au cours des deux derniers mois, les estimations concernant l’Europe sont faibles.
Avec des géants comme Samsung et Apple, si la demande mondiale continue de s’affaiblir, il n’y aura pas assez de place pour tout le monde. Les ambitions planétaires de Nokia, BlackBerry , HTC, LG, Huawei, ZTE et Sony et d’autres ne pourront pas s’accomplir et certains devront rester sur le bord de la route.
Avant de parler de BlackBerry, Nokia, Sony, LG, etc. qui resteront sur le bord de la route, je parierai plutôt sur Alcatel, Motorola (quoi que racheté par Google), etc.
LG, Nokia, etc. auront toujours l’occasion de se rattraper sur les smartphones bas de gamme. Quand on voit le succès que rencontre les smartphones Wiko, je ne comprends toujours pas pourquoi un gros constructeurs n’a pas tapé sur ce marché. Certes les marges sont plus faibles, mais ça reste des marges positives…