À l’occasion de la LVIIIe COSAC qui s’est tenue à Tallinn (26-28 novembre), le Senat nous informe de l’intervention de M.Jean Bizet.
Le communiqué de presse explique que M.Jean Bizet (Les Républicains – Manche) a fait valoir que
« l’Union européenne ne pouvait se contenter d’être un espace unifié de consommation de biens et produits numériques. Elle doit prendre toute sa place de leader dans l’économie numérique pour assurer la croissance et les emplois de demain. »
Cette première remarque montre qu’il y a un souci de compréhension dans l’économie du numérique. Le problème est qu’il ne s’agit pas des emplois de demain mais de ceux d’aujourd’hui. Internet par exemple existe depuis plus de 20 ans maintenant et les plus importantes capitalisations boursières du monde appartiennent au domaine du numérique.
Numérique, nos politiques parlent de défi et non d’opportunité
L’intervention parle de défi du numérique ce qui est alarmant. Au lieu de se présenter comme l’opportunité du numérique, l’aveu est qu’aujourd’hui par les choix passés et actuels, l’Europe et plus particulièrement la France est en situation de retrait. En clair le défi numérique se traduit par des actions nécessitant avant toute chose d’atteindre au moins le même niveau que les concurrents.
Le regard sur la situation s’est traduit par un souhait d’une taxe effective sur
« Les revenus tirés de l’activité numérique […] avec une assiette rattachée au territoire de l’activité effectivement réalisée. Les droits d’auteur et les droits voisins doivent être pérennisés, avec une assise territoriale réservée. »
Nous sommes de nouveau dans un discourt identique et pérennisé depuis des années sans la moindre idée d’un besoin d’adaptation, d’évolution et de transformation. Les taxes sont-elles le remède à la situation fiscale Européenne décidée et votés par les politiques ?
Est-ce que parler d’une « Union européenne qui doit se doter d’une véritable politique industrielle en faveur du numérique grâce à un pilotage stratégique et une plus grande cohérence avec la politique de la concurrence » avec un pays, la France, aux accès Internet parmi les plus pauvres d’Europe a du poids ? Peut-on être pris au sérieux avec un « plan France Très Haut Débit » jugé par certains comme du grand n’importe quoi ?
Sécurité, données personnelles, il faut que…
Enfin M.Jean Bizet a abordé le problème de la cybersécurité avec M. Julian King, commissaire européen pour l’Union de la sécurité. Il a également expliqué que
« La protection des données personnelles doit être assurée. Le fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) et les fonds structurels doivent être mobilisés dans une logique transversale. »
Là encore des discours mais toujours rien de bien concret. En attendant les années passent et les transferts de données des consommateurs Européens vers le reste du monde se poursuivent au bonheur des grands de la High Tech.
Nos politiques ont démontré depuis plus de 30 ans leur incapacité à comprendre les évolutions du monde qui les entoure.
Ils n’ont pas su / voulu prendre le train des microprocesseurs et de l’informatique.
Et quand une seconde chance leur a été donnée avec le numérique ils sont passés à côté.
Et ce ne sont pas les seuls exemples…
ce qui est incroyable c’est que ça continu à tourner malgré eux…