La loi sur le renseignement continue de faire du bruit car le texte porterait atteinte aux libertés individuelles. Les mouvements de contestation se multiplient comme l’arrivée d’une déclaration commune circule sur le web contre cette loi et la possible surveillance généralisée d’Internet. Le Président de Cloud is Mine, Colin Lalouette, apporte ses explications autour des questions : Pourquoi cette mobilisation du mouvement « Ni pigeons, ni espions » ? Que se cache-t-il derrière les premières mesures votées la semaine dernière par l’Assemblée Nationale ? Pourquoi sommes-nous, entrepreneurs du numérique, si inquiets vis-à-vis de cette Loi ?
Il explique que tout peut être résumé par la simple question
“Accepteriez-vous d’avoir des micros dans votre maison, que votre logiciel de traitement de texte soit analysé en continu ou bien encore que le téléphone de vos enfants soit sur écoute ?”
En rajoutant que ceci sera la réalité pour chacun d’entre nous dans un futur proche
« lorsque les premiers décrets d’application de la loi sur le renseignement nous y contraindront, nous, entrepreneurs du numérique. L’heure est grave car cette loi, sous couvert d’un texte anti-terroriste, porte atteinte à mes libertés fondamentales de citoyen, mais également à mes valeurs et perspectives économiques en tant que chef d’entreprise. »
Cette loi aurait deux menaces avec un impact sur « l’économie française, à court terme, et les dérives possibles d’un système de surveillance massif, à moyen terme ».
Il est estimé qu’à l’image du Patriot Act, la loi sur le renseignement va toucher tous les acteurs de notre territoire.
« les hébergeurs français devront délocaliser leurs datacenters (et leurs emplois), nos champions de l’Internet des objets devront expliquer que le capteur connecté dans votre salon n’est pas un espion (alors qu’il le sera), les éditeurs de logiciels en ligne devront convaincre les professionnels qu’ils n’ont pas à craindre l’espionnage industriel (quand bien même ils n’en seront pas sûr)… Pour ma société, Cloud is Mine, qui accompagne avec conviction les PME dans le cloud pour leur faire profiter de nouveaux relais de croissance ; comment expliquer que leurs données ne sont plus en sécurité aujourd’hui ? »
Il ajoute alors
“La loi offre aux services de renseignements la possibilité de nous placer sous surveillance pour la « prévention du terrorisme ». Certes. Mais aussi de nous espionner pour des raisons relativement interprétables comme la « défense des intérêts majeurs de la France ». Ni vous ni moi n’aurons accès à cette liste des intérêts majeurs de la France qui restent, bien entendu, à la seule discrétion du Gouvernement.”
Enfin il est conclue que
« depuis 2001 et la justification de la guerre contre le terrorisme pour mieux contrôler les masses, la France a connu plus de 8 lois liberticides. Certaines se sont soldées par un échec d’application cuisant comme DADVSI ou Hadopi 2. Qu’en sera-t-il de la loi sur le renseignement ? Près de deux-tiers des Français, encore sous le coup de l’émotion après les attentats terroristes de janvier dernier, sont a priori d’accord avec cette loi. Effectivement, quoi de plus simple que de profiter de la peur de nos concitoyens en réalisant une loi liberticide quelques semaines après un attentat majeur sur notre territoire ? »
A noter que sur ce sujet, certains observent une actualité riche autour d’attentats déjoués en France depuis quelques jours, une période correspondante à celle de la naissance de ces mouvements de contestation.
Merci d’avoir repris mes propos. Non pas merci pour moi, mais merci pour tous les français qui sont sous-informés sur le sujet.
Heureusement que le web et des éditorialistes comme vous existent.
Une société de conseil “pure player” cloud comme Cloud is Mine ou bien notre comparateur http://www.appvizer.fr de logiciels en ligne pourraient voir leurs activités respectives entachées avec une telle loi supplémentaire. La loi de Programmation militaire ne leur suffisait pas peut-être ?
OU SERA LA LIMITE ?
QUAND ON CONNAIT DEJA LA TECHNOLOGIE A LEUR DISPOSITION
Le projet de loi sur le renseignement n’est pas un bon texte. Mais il ne soulève pas de question nouvelle. Le problème dans sa définition n’est pas compliqué à comprendre : comment trouver le juste équilibre entre préservation des libertés individuelles et accentuation de la protection des citoyens contre les atteintes violentes ? C’est la solution qui l’est. Le marteau a été créé pour contribuer à bâtir. Mais il peut tout autant être utilisé pour démolir. Voir pour tuer. Tout législateur qui s’apprête à créer un outil juridique doit donc s’imposer le questionnement suivant : mis entre les mains des mauvaises personnes, cet outil est-il potentiellement dangereux ?
S’agissant de la loi sur le renseignement, la réponse est 100 fois oui.