Aux Etats Unis, la Neutralité de Net est désormais de l’histoire ancienne. Comme nous vous l’avions annoncé, l’arrivée d’Ajit Pai à la tête de la FCC n’a pas été une bonne surprise. Son premier objectif a été de détruire l’existant.
La FCC alias la Commission fédérale des communications (FCC) a abrogé ce jeudi le principe de “neutralité du net”. Les justificatifs ne manquent pas au pays où l’argent est roi. Ce principe serait un frein aux investissements et à l’innovation.
Une telle décision ne manque pas de faire réagir beaucoup de monde. Les défenseurs de la Neutralité dénoncent la création d’un “internet à deux vitesses“. Ajit Pai rétorque que cette régulation découragent les investissements dans le haut-débit. A ses yeux une régulation « légère » est la clé de l’avenir puisqu’elle a permis dans les années 2000 à l’Internet de s’épanouir. Mieux, il se vante d’être à l’origine d’une décision restaurant « la liberté d’Internet » et permettant d’aider « les consommateurs et la concurrence ».
Pour les défenseurs de la Neutralité, Ajit Pai vient d’ouvrir les portes d’une nouvelle économie pour les FAI. Leur lobby a désormais réussi à mettre en place un contexte permettant de faire payer plus cher des débits plus élevés.
Neutralité du Net, c’est quoi ?
La neutralité du Net également appelé la neutralité du réseau est un principe pour garantir l’égalité de traitement de tous les flux de données sur Internet. Le but est d’interdire toute discrimination à l’égard de la source, de la destination et du contenu.
Ce principe n’est pas de bon augure pour les grandes firmes de télécommunication car il tue l’idée « d’argent facile ». Il est très tentant et facile pour un opérateur de réguler volontairement les débits. Ce choix de pression économique peut déboucher sur des contrats « juteux » garantissant des accès premium. Il peut également être à l’origine d’abonnements plus chers et de blocage de certains services concurrents.
Il est intéressant de noter qu’Orange est l’un des fournisseurs d’accès Internet Français les plus actifs sur la question. Cette semaine son PDG, Stéphane Richard s’est exprimé. Il semble d’accord avec cette nouvelle approche américaine d’assouplir les règles d’égal accès au réseau des flux.
Selon lui
« le débat autour de ce principe est pollué par des considérations politiques […] Quand on dit neutralité du Net, on voit tout de suite la main des opérateurs qui viendraient fouiller les contenus et faire un tri entre les contenus ».