En septembre 2023, Nvidia a fait l’objet d’une perquisition inopinée dans ses locaux par l’autorité de la concurrence française. Cette intervention peut mener à une plainte pour violation de la concurrence.
Selon des sources proches de cette affaire, Nvidia devrait être inculpé par le régulateur antitrust français pour pratiques anticoncurrentielles. Si cela se vérifie, il s’agira d’une première mondiale contre ce constructeur.
Nvidia, un monstre dans le domaine du GPU
Nvidia est un leader mondial dans le domaine des processeurs graphiques (GPU), dont la demande a explosé ces dernières années pour diverses applications, allant des centres de données aux consoles de jeux vidéo, en passant par le minage de crypto-monnaies.
Avec une part de marché atteignant 84%, Nvidia exerce une influence quasi-monopolistique dans ce secteur. La montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA) a encore accentué cette demande, les GPU de Nvidia étant essentiels pour le calcul accéléré. Presque tous les systèmes informatiques utilisés pour alimenter des services comme ChatGPT – le chatbot d’IA générative à succès d’OpenAI – utilisent des GPU de Nvidia.
Dans un tel contexte les prix des GPU ont littéralement explosé avec des solutions grand publics à plus de 1000 $ et 10 000 $ par celles privilégiées par les entreprises d’IA. Les systèmes d’IA spécialisés de Nvidia tels que le DGX A100 commencent de leur coté à des tarifs de 199 000 $, soit le prix de quatre Tesla Model 3.
Le rapport de l’autorité de la concurrence française met en lumière les risques d’abus de position dominante notamment via au travers des écosystèmes logiciels. L’autorité tire la sonnette d’alarme pointant du doigt un risque d’abus de la part des fournisseurs de puces. En particulier, elle soulevé des inquiétudes quant à la dépendance du secteur au logiciel de programmation CUDA de Nvidia, le seul système 100% compatible avec ses GPU devenus essentiels pour le calcul accéléré.
Silence de Nvidia et des autorités
Pour le moment, ni Nvidia ni l’autorité de la concurrence française n’ont souhaité commenter ces informations. Cette affaire reste donc en cours, avec une grande attention portée sur ses développements futurs. Si les allégations sont prouvées, cela pourrait non seulement influencer les pratiques de Nvidia, mais aussi avoir un impact significatif sur l’ensemble de l’industrie technologique et des semi-conducteurs.
Si les accusations sont confirmées, une amende pouvant atteindre 10% du chiffre d’affaires annuel mondial de Nvidia est possible.
Source : Reuters