Le premier semestre 2020, marqué par le premier confinement strict, a engendré une forte augmentation de la consommation de biens culturels dématérialisés avec près de neuf internautes sur dix (89 %) qui se sont déclarés consommateurs de ces biens en avril 2020, contre 81 % en mai 2019.
Cette augmentation de la consommation de biens culturels en ligne s’est accompagnée d’une hausse de la fréquentation des sites illicites avec un pic en mars 2020 à 14,2 millions d’internautes, représentant 27 % d’entre eux.
En 2020, en moyenne, 12,7 millions d’internautes ont visité chaque mois des sites proposant des contenus manifestement contrefaisants, représentant 24 % des internautes.
En forte progression depuis plusieurs années, le live streaming illicite, notamment avec la retransmission de manifestations sportives, concentre en 2020, en moyenne 2,4 millions d’internautes par mois, soit 19 % des internautes se rendant sur les sites proposant des contenus manifestement contrefaisants. Cependant, l’audience de ces sites, réduite de moitié durant le premier confinement en raison de l’arrêt des compétitions sportives, a retrouvé son niveau initial et une tendance à la hausse dès la reprise des compétitions sportives en août 2020.
En décembre 2020, un quart des consommateurs illicites (26 %) utilisaient le live streaming pour accéder illégalement notamment à des contenus sportifs en direct.
Streaming et téléchargement direct, les deux protocoles les plus utilisés
Le streaming et le téléchargement direct représentent cependant toujours les deux protocoles les plus utilisés par les internautes adoptant des pratiques contrefaisantes. Ils concernent respectivement les trois quarts (71 %, soit 9 millions d’internautes) et plus de la moitié (54 %, soit 6,9 millions d’internautes) des internautes aux usages illicites. Le pair à pair concerne encore plus du quart (26 %) des internautes aux pratiques illicites, soit environ 3,3 millions d’internautes, au travers de sites et logiciels générant une audience importante.
L’audience des cinq premiers sites et applications illicites ne représente qu’un tiers (34 %) de l’audience illicite totale en 2020 contre près de la moitié (48 %) en 2018, soit une diminution en 2 ans d’environ 29 % de cette concentration (–14 points). L’audience est ainsi de plus en plus dispersée en une multitude de sites, qui correspondent notamment à des sites miroirs (répliques de services ayant déjà fait l’objet d’une décision de blocage).