Free Mobile : Malaise chez Orange, SFR et Bouygues Telecom ?

Depuis que Free Mobile est lancé, les trois opérateurs historiques n’ont pas tardé à peaufiner de nouvelles offres.  Les réponses, très rapides à l’offensive de prix cassés ont cependant un effet obscur, celui de les placer dans une posture délicate, celle d’être à l’origine d’une pratique de prix abusifs.

Devant un tel chamboulement, il y a des tas de questions sans réponse. Depuis des semaines, Orange par exemple, explique que Free n’est pas une menace tandis que SFR souligne à tout bout de champ que le prix ne fait pas tout.  Cependant le raz de marée a bien eu lieu ce mardi 10 janvier 2011, même Free a été surpris de l’intérêt énorme qu’il suscitait après des consommateurs. Le site de l’opérateur n’a pas tenu bien longtemps empêchant toute possibilité d’abonnement le jour même du lancement tandis que selon Le Parisien, les premières boutiques de Free Mobile sont littéralement envahies. A Rouen, l’opérateur subit une influence record laissant perplexe et envieux certains commerçants voisins «C’est du délire, de la folie. J’ai rarement vu une telle effervescence » a–t-on pu attendre.

Free reste à part, ce n’est pas une société comme les autres. Sa politique en matière de communication le confirme. L’entreprise bénéficie d’un véritable buzz sur le Net avec une communauté qui relaie leurs messages. Selon l’agence de publicité Australie, Free aurait dû débourser entre 7 et 8 millions d’euros pour s’offrir une telle campagne.

Attendue au tournant, l’annonce du forfait à 19,99 euros en tout illimité a fait mouche à tel point que les opérateurs historiques ont très rapidement répondus en baissant leurs tarifs, laissant, aux yeux de leur clients, un sentiment de tromperie. Free Mobile l’a annoncé, il divise la facture des Français par deux. La réponse de Sosh est l’exemple parfait d’un certain malaise.

Selon un sondage par BVA pour Avanquest,  plus de 9 français sur 10 sont prêts à partir de chez leur opérateur téléphonique si le niveau d’économie atteint 50%. Bruno Vanryb, PDG d’Avanquest ne mâche pas ses mots devant un tel résultat « Il n’y a pas vraiment de liens forts entre les français et leurs opérateurs de mobile, souvent perçus comme des cash machines dissimulant des couts élevés sous des tarifs opaques ». Il serait toujours possible de répondre qu’un client n’avait heureusement aucune obligation d’acquérir un forfait mobile à prix élevé mais le manque de concurrence, avant l’arrivée de Free, ne lui permettait pas d’avoir le choix.

Mise dans une position bien inconfortable, Orange, SFR et Bouygues Telecom contre-attaque avec les moyens du bord. Leurs souhaits ? Faire mentir Xavier Niel et espérer que le réseau ne tienne pas ou que le service clients ne soit pas à la hauteur. Dans de telles conditions, les promesses annoncées pourraient se transformer en déception ce qui coûterait cher à Free.