Avast est au cœur du polémique depuis quelques temps. Cela ne concerne pas son antivirus mais ses pratiques autour de la surveillance et la récolte de données de ses utilisateurs.
Le développeur d’Adblock Plus, l’un des bloqueurs de publicités les plus populaires sous le navigateur Google Chrome et Mozilla Firefox a révélé que les extensions développées par Avast collectaient des données utilisateur. Cette surveillance et collecte concerne par exemple les adresse de site Web, le titre des pages, le type et la version du navigateur ou encore le système d’exploitation.
Wladimir Palant le créateur d’Adblock Plus a partagé ces données lorsqu’il a demandé au début du mois à Mozilla et Google d’interdire les extensions d’Avast dans leurs systèmes de modules. Firefox a répondu favorablement tandis que Google vivant également de la récolte de données n’a pour le moment pas pris position.
Selon Palant ces extensions d’Avast collecteraient une énorme quantité de données. Le PDG d’Avast, Ondrej Vlcek a admis, dans une récente interview accordée à Forbes, que des données utilisateurs sont effectivement collectées et vendues. Il a cependant souligné que l’ensemble du processus est anonymisé. En d’autres termes, les données collectées ne peuvent pas être associées à un utilisateur en particulier. Avast explique qu’il utilise Jumpshot pour anonymiser toutes ces informations avant de les vendre à une série de clients.
Le plus intéressant cependant concerne la « valeur » de ces données. Dans une sorte de moment de justification le PDG d’Avast a précisé que ce système de collecte de données ne génère que 5% des revenus de l’entreprise. En sachant que le chiffre d’affaires du premier semestre 2019 a atteint 426,8 millions de dollars, Avast a réalisé 21,3 millions de dollars rien qu’en collectant et en vendant les données de ses utilisateurs.
A noter que si Wladimir Palant se fait le défenseur d’une sorte d’idéal sur le papier, sa vision est à relativiser. A l’origine d’un logiciel antipublicité ce dernier dispose d’une liste blanche. Si elle permet de laisser passer de la soit disant publicité « propre » elle met aussi en avant des éditeurs de publicité ayant décidé de payer des « frais techniques ». Du coup l’éthique n’est pas parfaite obligeant à prendre à certain recul.
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