2015 n’a pas été une année de changement vis-à-vis de la pertinence des mots de passe puisque selon le classement de SplashData le top 10 est toujours marqué par le manque d’inspiration avec l’indétrônable « 123456 » ou encore certaines passions comme « football ».
Face à ces informations, IFOP et Kaspersky Lab ont souhaité en savoir un peu plus autour de ce manque de protection avec l’usage de mot de passe trop évident. Existe-t-il une corrélation avec l’intimité en ligne ? Ces mots de passe seraient-ils révélateurs d’un manque d’hygiène digitale?
Pour illustrer tout ceci une grande étude paneuropéenne a été menée. Nommée « Passwords are like underwear », elle souhaite connaitre les habitudes des internautes français vis-à-vis de leurs mots de passe et de leurs sous-vêtements.
Le mot de passe doit-il rester secret ?
Il est ressort que les Français ne considèrent pas leur mot de passe comme secret. En moyenne si 32% des interrogés reconnaissent avoir déjà partagé leurs sous-vêtements avec un proche, ou être prêts à le faire, ils sont 51% à avouer avoir déjà communiqué leurs mots de passe. Paradoxalement, lorsqu’on leur demande clairement s’ils préféreraient partager leurs sous-vêtements ou leurs mots de passe avec un proche, 69% des français choisissent la première solution.
Mot de passe et sécurité, un paradoxe
Cette démarche est assez paradoxale car les chiffres montrent que les Français sont soucieux de leur vie privée en ligne. 76% sont plus angoissés à l’idée de savoir que certaines de leurs informations ou comptes personnels en ligne sont accessibles sans mot de passe plutôt que de devoir sortir de chez eux sans sous-vêtements.
Enfin toujours dans l’optique d’une comparaison avec les sous-vêtements (liés à l’intimité) 86% des répondants français indiquent changer de sous-vêtements tous les jours mais 58% changent leurs mots de passe moins de deux fois par an, voire jamais.
Tanguy de Coatpont, Directeur Général de Kaspersky Lab France et Afrique du Nord conclue
« Nous avons tendance à considérer les mots de passe comme une protection inutile, une norme contraignante imposée par le secteur du numérique pour nous offrir l’illusion de la confidentialité. […] Cette étude illustre bien la relation complexe et contradictoire que nous entretenons avec les mots de passe et les informations qu’ils protègent. Parfois réellement privés, parfois sans intérêt, ces informations ont une valeur relative et nous préférons accepter le risque théorique de les voir exposés plutôt que de s’imposer des contraintes liées à leur protection. Pourtant la sécurité tient parfois à quelques règles simples : un mot de passe ne se partage pas, ne se montre pas et se change régulièrement, tout comme les sous-vêtements»