AMD tente de revenir sur le segment haut de gamme des cartes graphiques avec ses Radeon RX 6000 series alias « Big Navi ». Au programme, des solutions équipées pour le Ray-Tracing et le VRS (Variable Rate Shading) capables sur le papier d’affronter les GeForce RTX 3000.
Gigabyte s’est naturellement positionné avec plusieurs modèles revisités dont la Radeon RX 6800 XT Gaming OC. Sous cette appellation, nous retrouvons une carte graphique personnalisée. Les retouches concernent plusieurs domaines allant du refroidissement au PCB en passant par le paramétrage et la robe. L’approche se veut sport et personnalisable au travers de RGB.
Nous vous proposons de découvrir en détail ce modèle. Nous l’avons testé dans 11 jeux, plusieurs benchmarks et trois définitions afin de connaitre ses performances et les prouesses de son système de refroidissement. Est-elle à la hauteur des promesses d’AMD ? Nvidia doit-il s’inquiéter ?
Le lancement de ces Radeon RX 6000 series a été très particulier. Tout d’abord, l’évènement s’est déroulé en ligne en raison de la crise sanitaire. Nous avons assisté à une conférence en streaming officialisant trois solutions: les Radeon 6800, 6800 XT et 6900 XT. Ensuite, l’annonce était attendue car elle vise le haut de gamme, segment dominé par Nvidia depuis plusieurs années.
Ces Radeon RX 6800 et RX 6800 XT sont normalement disponibles depuis le 18 novembre dernier tandis que la Radeon RX 6900 XT a débarqué le 8 décembre 2020. Ces deux dates ne sont que de la théorie puisque d’importantes ruptures de stocks sont observées si bien que AMD promet de s’attaquer au haut de gamme mais il n’est en réalité pas présent… A noter que cette situation de pénurie est de plus en plus courante. Il devient quasiment obligatoire d’annoncer des dates de commercialisation puis de ne pas vraiment les respecter…Est-ce une nouvelle approche commerciale pour se faire désirer ?
En attendant, il va falloir patienter encore plusieurs semaines avant que la situation ne s’arrange. Certains visent un retour à la normale pour le mois de mars 2021….
A l’annonce de ces nouveautés, le premier angle d’attaque est le positionnement tarifaire. Ceci explique en parallèle le repositionnement brutal de Nvidia sur la question lors du lancement de ses GeForce RTX 3000 series. La concurrence a donc du bon. Pour revenir aux prix, la Radeon RX 6800 est annoncée à 549 $ contre 649 $ pour la Radeon RX 6800 XT et 999 $ pour la Radeon RX 6800 XT. A titre de comparaison, Nvidia a positionné sa GeForce RTX 3080 à 699$ contre 1499$ pour la GeForce RTX 3090 et 499$ pour la Radeon RX 3070.
La Radeon RX 6800 XT s’équipe d’un GPU cadencé à 2015 MHz contre 2250 MHz en mode boost. Son équipement comprend 16 Go de GDDR6. Nous retrouvons l’architecture GPU RDNA 2 issue d’une gravure à 7 nm. Un total de 26.7 milliards de transistors entre en action et un mystérieux Infinity Cache fait son apparition.
D’une capacité de 128 Mo, son rôle est d’améliorer la bande passante mémoire. Nous retrouvons également des ajustements et des changements au niveau des caches pour booster le répondant. Si les performances sont clairement la colonne vertébrale de la communication d’AMD, l’architecture RDNA 2 introduit aussi une importante nouveauté.
Après deux ans d’attente, le Ray Tracing est enfin d’actualité. Comme nous le verrons, il y a cependant une mauvaise surprise car les performances dans ce domaine ne sont pas encore là, du moins pas à la hauteur pour s’opposer aux prestations des GeForce RTX 3000 series dans ce domaine. Ceci explique le positionnement assez reculé d’AMD sur la question lors des prestations. Le géant a choisi seulement d’évoquer la prise en charge de DirectX 12 Ultimate. En clair, nous avons des cartes graphiques compatibles avec les dernières technologies comme le Sampler Feedback, le VRS (Variable Rate Shading) ou encore le Mesh Shaders et le Ray Tracing.
Concernant la Radeon RX 6800 XT, son GPU embarque 72 unités de calcul (4608 processeurs de flux) et 72 unités d’accélération Ray Tracing. Ses 16 Go de GDDR6 sont exploités par un bus 256-bit tandis que la bande passante s’élève à 512 Go/s. Dans sa version au design de référence, nous retrouvons une carte graphique PCIe 4.0 équipée de deux ports d’alimentation PCIe 8 broches, d’un port HDMI 2.1, de deux ports DisplayPort 1.4a et d’un port USB-C.
Notre version de test est un modèle personnalisé signé Gigabyte. Il s’agit de la Radeon RX 6800 XT Gaming OC 16G. Elle s’équipe d’un Windforce 3X pour assurer son refroidissement tandis que trois slots d’extension sont nécessaires pour son installation. Ses dimensions sont de 118 x 58 mm tandis que sa longueur frôle avec les 290 mm (286 mm pour être exact).
Le Windforce 3X fait référence à l’utilisation de trois ventilateurs de 80 mm en charge de propulser l’air au travers de fines ailettes en aluminium. Les deux externes ont la particularité de tourner en sens inverse de celui du centre afin de minimiser les turbulences et améliorer la pression statique. Ce trio est capable de se mettre totalement à l’arrêt à faible charge GPU. La carte est dans ce cas inaudible.
Les trois ventilateurs à pales noirs sont mis en évidence par une robe travaillée au travers d’un carter en plastique. Il occupe toute la longueur de la carte mais ne la recouvre pas afin de permettre à l’air de s’échapper en latéral.
Le dissipateur thermique se compose d’une large base en cuivre au niveau du GPU et de la VRAM. Elle communique avec trois radiateurs à l’aide de plusieurs caloducs en cuivre.
Ces radiateurs sont aussi utilisés pour dissiper la chaleur d’autres composants chauds. L’ensemble est imposant et s’accompagne à l’arrière de la plaque.
Elle joue un double rôle. Sa présence augmente la surface de dissipation thermique tandis que sa conception aluminium renforce la rigidité de la carte.
La conception est travaillée. L’ensemble respire la qualité tout en améliorant la sensation de robustesse. Nous avons également un rendu sport avec un look racé à l’aide de lignes brisées et de cassures.
Une touche de RGB personnalisable au travers de l’application Fusion est présente en latéral.
Nous retrouvons aussi un petit switch. Il permet de choisir entre deux modes de fonctionnement, OC ou Silence. S’agissant de BIOS différents, il est nécessaire de redémarrer la carte pour que les changements prennent effet.
La personnalisation touche aussi la conception afin d’optimiser la répartition de la puissance, la température MOSFET ou encore la durabilité. A ce sujet, toute la mécanique répond aux critères de la charte qualité Ultra Durable de Gigabyte. La mention OC fait référence au fait que le GPU est calé à des fréquences supérieures à celles recommandées par AMD. Ainsi, nous avons du 2045 MHz en jeu et 2285 MHz en mode Boost contre du 2015 et 2250 MHz pour la Radeon RX 6800 XT de référence.
Son équipement comprend deux connecteurs d’alimentation PCIe 8 broches en latéral en bout de carte, deux sorties vidéo DisplayPort 1.4a et deux HDMI 2.1. L’impasse est faite sur l’USB Type-C.
Nous avons utilisé des jeux, trois définitions (1080p, 1440P et 2160p), plusieurs benchmarks et un logiciel d’évaluation des prouesses GPGPU. Pour chaque titre, tous les paramètres de rendu sont au maximum. Les pilotes graphiques sont les derniers en date.
Configuration Intel socket LGA 2011
Jeux vidéo
Benchmarks
L’ensemble de monitoring est confié à l’application GPU-Z. Les tests sont exécutés à l’air libre afin de faire abstraction des performances de la ventilation d’un boitier. Nous sollicitons au maximum sa mécanique durant 10 minutes.
Au repos, la température GPU se situe à 52 °C. La carte passe automatiquement en mode Fanless. Ses trois ventilateurs sont à l’arrêt. En forte charge, la ventilation augmente de manière progressive pour atteindre les 54% de sa vitesse maximale. Le GPU se stabilise alors aux alentours des 67 / 68 °C.
Dans cette situation, la carte est audible. Nous avons un souffle présent avec 41.5 dBA à notre sonomètre. Nous sommes au-dessus de la GeForce RTX 3090 Eagle OC 24G. Au repos, il n’y a rien à redire puisque la carte est inaudible avec son mode fanless.
Voici un bilan des fréquences GPU et mémoire selon la charge de la carte. Dans le premier cas, la limite du TGP n’est pas dépassée.
La fréquence GPU est stable sur l’ensemble de l’exercice avec des fluctuations quasiment inexistantes. En moyenne, le GPU se calibre à 2437 MHz contre 1923 MHz pour la mémoire. Bizarrement cette dernière n’est pas stable. Elle accuse de temps en temps une chute importante de 500 MHz sans raison apparente.
Le même exercice, mais cette fois en dépassant le TGP, ne donne pas les mêmes résultats. La moyenne de la fréquence GPU est tout d’abord moins importante avec 2093 MHz. A cela s’ajoute une fréquence plus chaotique avec des variations importantes. Par contre, la mémoire est de son coté parfaitement stable. Nous avons même une valeur moyenne légèrement plus importante que celle obtenue lors du premier exercice soit 1990 MHz contre 1923 MHz.
Voici les besoins énergétiques de cette Radeon RX 6800 XT Gaming OC 16G. Vous trouverez également ceux de la TUF Gaming GeForce RTX 3070 OC (Mode Gaming) et de la GeForce RTX 2080 Super Gaming OC 8G. Les consommations correspondent à la demande énergétique de l’ensemble de la plateforme.
Dans les trois cas, nous avons une consommation au repos de 48 Watts environ. La montée en charge fait grimper rapidement les besoins. La GeForce RTX 2080 Ti se positionne à la première place suivie par la Radeon RX 6800 XT.
Voici un bilan face à la TUF Gaming GeForce RTX 3070 OC (Mode Gaming) et la GeForce RTX 2080 Ti Founders Edition. Cette solution est prise comme référence. Elle dispose d’un indice 100. Nous proposons un bilan avec ou sans la technologie Ray-Tracing. Nous avons travaillé avec trois définitions soit du 1080p, 1440p et 2160p. Dans chaque cas, les options graphiques sont au maximum et la technologie DLSS de Nvidia n’est pas activée.
Le bilan est positif sans l’utilisation de la technologie Ray Tracing. Cette Radeon RX 6800 XT décroche avec une confortable avance la première place. Ses performances la positionnent devant les GeForce RTX 2080 Ti et la RTX 3070. L’écart le plus important est constaté en 1440p avec +16% face à la RTX 2080 Ti.
L’analyse des framerates montre une mécanique capable de répondre aux besoins du 1080p, 1440p et 4K. Du Full Option ne pose aucun souci en 1440p. Nous avons un nombre d’images par seconde compris entre 51 et 246 fps selon le titre. Le passage à la 4K a une conséquence importante puisque les framerates chutent. Ils se situent entre 71 et 126 images par seconde. Un ajustement des options graphiques est nécessaire avec Metro Exodus pour du 60 fps.
Le bilan est par contre moins bon avec l’utilisation du Ray Tracing. Le classement est inversé. La Radeon RX 6800 XT se retrouve à la dernière place avec un écart entre 5 et 10% face à la GeForce RTX 3070. Par contre, nous travaillons avec des moyennes. Dans le détail, la belle peut se retrouver devant la RTX 3070. C’est par exemple le cas sous Shadow Of Tomb Raider avec une avance pouvant atteindre les 10%.
En l’absence d’une solution concurrente au DLSS de Nvidia, l’activation de cette technologie est gourmande en puissance si bien qu’il devient nécessaire dès le 1080p de jouer avec les options graphiques pour conserver un framerate supérieure à 60 images par seconde.
Voici nos résultats avec les benchmarks Valley, Heaven, 3DMark Fire Strike, 3DMark Time Spy, 3DMark Port Royal ou encore 3DMark RayTracing Feature Test.
Bine que cette Radeon RX 6800 XT vise en priorité les joueurs, elle peut également accélérer d’autres calculs, en particulier dans le domaine de la création vidéo, 3D… De nombreuses applications sont capables d’exploiter sa mécanique au travers de certains API.
Voici un bilan sous Blender v2.9. Ce logiciel de création 3D est très populaire. Open Source, il regorge de possibilités allant de la modélisation 3D à l’animation 2D en passant par le rendu, la simulation, l’animation ou encore le motion tracking. Cette version prend en charge le rendu accéléré Optix Nvidia et l’OpenCL. Nous avons utilisé ces deux solutions pour le rendu final avec trois scènes différentes, Simultaneous Render JunkShop, Pavillon Barcelone et ClassRomm.
Ici, la formule proposée par l’application est à l’avantage de Nvidia avec une différence flagrante quel que soit la scène utilisée. Face à la GeForce RTX 2080 Ti, la différence varie de 20 à 50 % !
Sous LuxMark V3.1, une belle surprise est observée puisque la Radeon RX 6800 XT prend la main sur la scène Luxball. Elle se laisse cependant distancer sur la scène Hotel Lobby avec un score légèrement inférieur à celui de la GeForce RTX 2080 Ti.
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Le panel de jeu me semble primordial pour un classement avec du Ray Tracing actif.
Beau retour d'AMD :)
Bel article mais j'avoue être assez surpris de ne pas voir dans ce comparatif la 3080 car d'un point de vue tarifaire elle va se battre avec elle et non la 3070. Si on prend en compte la puissance en rastérisation, chacun ayant ses propres technos (DLSS pour l'un FidelityFX pour l'autre, le Smart Access Memory mis en avant pas AMD et bientôt par Nvidia, le RT...) on voit bien que la carte d'AMD est très performante et que son terrain de jeu sera la 2k et la 4k. Y'a tjs pas de stock? :D
Etonnant de pas la comparer à la 3080, vu que c'est sa concurrente tarifairement...
Je viens de recevoir ma Gigabyte Aorus rx 6800 xt et en comparaison avec ma 2080 super, les perfs vont de 50% à 90% en plus, c'est complètement dingue ce GPU xD