Corsair a enrichi sa gamme de nouveaux SSD M.2 NVMe au travers de trois nouvelles familles, les MP600 Core, MP600 Pro et les MP600 Pro Hydro X. Les MP600 Pro visent le haut de gamme avec la promesse de débits très musclés. Nous retrouvons des unités PCIe 4.0 x4 de deuxième génération capables sur le papier d’atteindre des débits en lecture et écriture séquentielles de 7 000 Mo/s et 6 550 Mo/s. L’équipement comprend un imposant radiateur en aluminium prenant en sandwich le PCB. L’objectif est d’assurer de manière passive une dissipation de la chaleur suffisamment importante pour éviter l’activation de la protection « Thermal Throttling ». La gamme se compose de trois capacités avec 1, 2 et 4 To. A noter que les MP600 PRO Hydro X Edition sont des variantes équipées d’un waterblock CORSAIR Hydro X Series XM2 voué à se connecter à une boucle de refroidissement personnalisé. Nous vous proposons un test complet de ce MP600 Pro. Ses promesses de performances sont-elles tenues ? Le refroidissement est-il efficace ? Présentation Le MP600 Pro est un SSD NVMe au format M.2 2280. Le nombre 2280 fait référence à ses dimensions avec 22 mm de large et 80 mm de long. Sa mécanique s’appuie sur des puces mémoires NAND TLC 3D haute densité exploitées à l’aide d’un contrôleur Phison PS5018-E18. Il propose plusieurs fonctionnalités dont certaines s’attaquent à la sécurité des données. Nous avons par exemple les technologies SmartECC, SmartRefresh ou encore SmartFlush. Cette dernière tente de réduire le temps passé des données dans le cache afin d’éviter, en cas de défaut d’alimentation, les pertes de données. Ce contrôleur Phison exploite également une interface PCIe 4.0 x4. Du coup sur la question des performances, le constructeur avance d’imposants débits avec 7 Go/s en lecture séquentielle contre 6.55 Go/s en écriture séquentielle. Le SSD n’est pas proposé nu. Il s’équipe d’un radiateur en aluminium. Il prend en sandwich le PCB et plusieurs ailettes assurent la dissipation de la chaleur. L’usage de Pads est de la partie afin d’optimiser les transferts de chaleur. L’objectif premier est de tenter de maintenir la température du SSD en dessous d’une valeur limite (70°C) déclenchant la protection « Thermal Throttling ». Cette dernière abaisse brutalement les performances et donc les débits afin de diminuer les dégagements de chaleur. Le dissipateur thermique joue aussi sur le look en ajoutant un peu de style à une carte mère. Pour ce dossier, nous avons utilisé le MP600 Pro 1 To (4 puces mémoire) disponible sous la référence CSSD-F1000GBMP600PRO. Il s’équipe d’un cache DRAM de 1024 MB et assure un chiffrement des données AE2 256-bit. Sa mécanique est compatible avec la commande TRIM, le S.M.A.R.T et le Garbage Collection. "Le Garbage Collection est une technologie d’élimination des données inutilisées afin de conserver dans le temps les performances du SSD. Elle fonctionne lorsque l’unité de stockage n’est pas sollicitée. Une réorganisation des données se met en place afin d’optimiser les futures écritures pour que le SSD fonctionne le plus possible en séquentielle et non en aléatoire." Son endurance est de 700 TBW pour un MTBF de 1.7 millions d’air. Sa fiche technique annonce 7 Go/s en lecture séquentielle contre 5.5 Go/s en écriture séquentielle. Les scores IOPS sont de 360K et 780K en lecture et écriture aléatoires lors de la manipulation de fichiers 4K. A l’image du MP600 Core, ce MP600 Pro s’accompagne d’une boite à outils sous Windows dénommée le SSD Toolbox. Au travers d’une interface vieillotte , elle propose des informations sur le SSD, la mise à jour de son Firmware, de suivre son état de santé, d’optimiser son fonctionnement ou encore de profiter d’un clonage des données et d’un effacement sécurisé. Protocole de test. Configuration Carte mère : ROG CROSSHAIRE VIII FORMULA Processeur : Ryzen 9 3900X Mémoire : Kit 2x 8Go DDR4-3200 MHZ CL16 Carte graphique : ROG Strix GeForce RTX 2080 OC Edition Unité de stockage : SSD Crucial BX300 480 Go Alimentation : Prime Platinum 850W Le système d’exploitation est Windows 10 Pro v1903 (64 bits). Nous avons effectué une batterie de benchmarks synthétiques et de mesures de performances sous différents logiciels. Un test de copie est accompli sur la même partition avec un dossier comportant 513 éléments (photos) pour une taille globale de 1,45 Go, 4 fichiers vidéo d’une taille globale de 3,05 Go et 4930 fichiers pour une taille de 1,71 Go. Les performances théoriques CrystalDiskMark 6.0.2 x64. Ce benchmark évalue les vitesses de lecture et d’écriture de différents supports de stockage comme les disques durs classiques, les SSD, les cartes SD ou encore les clés USB. Dans notre cas, nous avons procédé à une mesure des débits séquentiels et aléatoires sur un espace d’un Go de données. Une moyenne est calculée après cinq tests. Nous enregistrons 7090 Mo/s en lecteur séquentielle et 5590 Mo/s en écriture séquentielle soit des valeurs conformes à celles avancées par la fiche technique du SSD ( 7 Go/s en lecture séquentielle contre 5.5 Go/s en écriture séquentielle). Nous n’avons donc aucune mauvaise surprise. Face à la concurrence, les débits sont musclés, de quoi rivaliser avec le WD_Black SN850 1 To de Western Digital. La différence est nette avec un SSD NVMe PCIe 4.0 x4 de première génération comme l’Aorus NVMe Gen4 de 2 To. Les performances sont également doublées face à un SSD NVMe PCIe 3.0 x4 comme le WD_Black SN750 1 To. La manipulation de petits fichiers est plus contraignante si bien que les débits chutent de manière importante. Ils dégringolent à 71 Mo/s en lecture aléatoire et 255.7 Mo/s en écriture aléatoire. Nous sommes sur un bilan mitigé face au WD_Black SN850. Si ce dernier prend la main en lecture, il se positionne second en écriture. Nous sommes devant un SSD NVMe PCIe 3.0 x4 mais la différence est minime. Dans la manipulation de fichiers 4K, nous enregistrons des scores IOPS de 327K et 545K en lecture et écriture aléatoires. Le classement ne change pas par rapport au précédent test. La différence est par contre importante en lecture aléatoire puisque le WD_Black SN850 1 To signe du 567K ! De manière plus générale, ce MP600 Pro 1To se situe au niveau de son ainé le MP600 Core 2 To (327K et 536K) ATTO. ATTO (4.00.0f2) est un logiciel de test évaluant les débits en écriture et lecture en fonction de la taille des fichiers (de 512B jusqu’à 64 Mo). Ce benchmark est intéressant car il donne une idée des débits du SSD en fonction de la taille des fichiers manipulés. Notre MP600 Pro 1 To atteint sa vitesse maximale soit 6.59 Go/s avec des fichiers de 256 Ko et plus. S’il est difficile de démarquer les différents SSD avec de petits fichiers, la différence débute avec des fichiers de 16 Ko et plus. En lecture, le WD_Black SN850 n’arrive pas à suivre sous ATTO avec une différence de plus de 1.3 Go/s. Le bilan est également positif en écriture bien que le WD_Black SN850 soit en tête jusqu’à des fichiers de 64 ko. Ensuite, le MP600 Pro prend la main. Les deux SSD se rejoignent ensuite lors de l’écriture des fichiers de 8 Mo. Leurs débits respectifs sont de 4.94 Go/s et 4.89 Go/s. Performances en usage réel Température de fonctionnement. Notre MP600 Pro 1 To s’accompagne d’un dissipateur thermique en aluminium. A l’air libre, nous avons une température de fonctionnement comprise entre 37 et 72 °C. Durant l’ensemble de nos tests, nous n’avons pas observé de baisse de débits en raison de l’activation de la protection « Thermal Throttling ». Sur ce point, le WD_Black SN850 1 To n’arrive pas à suivre, du moins la version livrée sans aucune aide au refroidissement. Par contre, la taille du dissipateur thermique peut demander de la prudence avec certaines cartes mères comme avec notre ROG CROSSHAIRE VIII FORMULA. Elle utilise une goulotte au niveau de ses emplacements M.2. PCMark 7 (v1.4). PC Mark 7 est un logiciel de benchmarking dédié à l’environnement Windows 7 avec une évolution des performances dans des différentes tâches rassemblées en trois grandes catégories que sont le multimédia (Entertainement), la création et la bureautique (Productivity). Il teste également la partie stockage avec la mise en œuvre de tâches courantes pour un ordinateur comme l’édition vidéo, la manipulation de fichiers audio, le jeu… Ici, le WD_Black SN850 1 To domine dans la quasi-totalité des exercices. Nous n’avons qu’une exception, Windows Media Center avec un débit de 2278 Mo/s contre 2194 Mo/s. Il fait mieux que son ainé le MP600 Core 2 To et l’Aorus NVMe Gen4 (2 To). PCMark 10 PC Mark 10 est un logiciel de benchmarking dédié à l’environnement PC standard sous Windows 10. Il lance des charges de travail modernes et améliorées face à PCMark 7. Nous avons un ensemble complet de tests qui couvrent la grande variété de tâches effectuées et de nouveaux benchmarks liés au stockage. Le score proposé par PCMark 10 confirme les résultats de PCMark 7. Le WD_Black SN850 1 To domine avec un écart de 38%. Notre MP600 Pro 1 To se situe légèrement devant l’Aorus NVMe Gen4 2 To (+2.5%). Temps de décompression d’une archive ISO sur une même partition. Nous utilisons ici le logiciel WinRar pour décompresser une archive ISO de 6,1 Go sur la même partition. Cet exercice a l’avantage de solliciter chaque unité de stockage aussi bien en lecture qu’en écriture. Le contrôleur est ainsi mis à rude épreuve. Avec 3.96 secondes, le MP600 Pro 1 To est à la première place mais l’avance est minime face au WD_Black SN850 1 To (4.08 s). Nous avons par contre une belle avancée face au WD_Black SN750 1 To (8,1s). Manipulation de fichiers sur la même partition. Voici pour terminer, les temps nécessaires pour la copie de plusieurs tailles de fichiers sur la même partition. Les performances du SSD cumulent ici ses prestations en lecture et écriture. Les performances sont très proches de celles du WD_Black SN850 1 To. Les deux SSD jouent quasiment à égalité dans la manipulation de fichiers vidéo ou de photos. Avec des données de petites tailles, le MP600 Pro 1 To prend la main. Il se positionne devant tous ses concurrents sauf le WD_Black SN750 1 To. Conclusion.