Fruit d’un projet lancé sur Kickstarter, l’Everest Max est un clavier mécanique équipé de switchs Cherry MX. Il débarque sur un segment hautement concurrentiel avec une fiche technique impressionnante.
Mountain innove en proposant une approche modulaire et personnalisable. Elle prend forme avec un pavé numérique amovible, quatre touches programmables avec écran, un module multimédia avec un écran de contrôle et une molette et un RGB généralisé. Tout ceci s’accompagne d’une conception soignée avec de l’aluminium et un style industriel.
Le positionnement est cependant haut de gamme avec un tarif annoncé de 249,99 €. Nous l’avons testé durant une petite semaine dans différents contextes allant de la bureautique au gaming.
Everest Max, présentation.
Le positionnement très particulier de l’Everest Max se remarque dès le déballage. Il est livré dans une boite assez imposante. Le clavier est logé sur le haut tandis qu’un tiroir rassemble les différents modules, les câbles et quelques accessoires de personnalisation.
Mountain propose deux finitions avec du Gunmetal Gray et Midnight Black. Pour le moment, il n’est disponible qu’avec une seule gamme de switchs, des MX Red désormais connus sur le segment des claviers mécaniques pour joueur.
Son châssis marie de l’ABS et de l’aluminium au travers d’une forme sans cassure. Les bords arrondis apportent de la douceur et toutes les touches sont flottantes. En clair, elles reposent sur le châssis bien qu’une fine dépression marque leur zone d’action.
L’ensemble respire la qualité et deux finitions sont utilisées (lisse et rugueux).
En latéral, le clavier et son pavé numérique disposent d’un liseré RGB pris en sandwich entre deux plaques d’aluminium. Du coup, ce diffuseur de lumière assure un éclairage à 360 degrés.
La base est en plastique moulé avec la présence de nombreux canaux de routage. L’objectif est de faciliter le rangement du câble de connexion. Amovible, il affiche une longueur de 2 m. Le bundle propose un second câble de 15 cm cette fois (USB Type C vers C).
Dans les deux cas, nous avons un faisceau gainé. Le clavier se connecte à un PC en utilisant qu’un seul connecteur USB. C’est un plus sachant que certains claviers mécaniques haut de gamme (modèle Corsair par exemple) sollicitent deux ports USB à l’arrière de la tour. Sa mécanique propose un taux d’interrogation de 1000 Hz ce qui est le standard sur ce segment.
L’Everest MAX se présente avec des dimensions de 265 x 461 mm pour une hauteur de 43 mm et un poids de 1373 grammes. Nous sommes devant un clavier mécanique conséquent mais légèrement moins long que le K100 RGB de Corsair. Son poids lui assure une assise satisfaisante tandis que 5 + 3 pieds en caoutchouc le maintiennent bien en place. Je n’ai pas rencontré de souci en pleine partie de Doom Eternal où la sollicitation des touches est forte.
Notre version est équipée de switchts MX RED. La frappe est agréable mais demande d’affirmer ses mots tout en levant légèrement les doigts en raison du positionnement flottant des touches. A l’usage, ces Switchs MX RED associés au châssis de l’Everest Max s’accompagnent d’un bruit caractéristique d’un clavier audible. Il n’est pas silencieux et n’est donc pas conseillé pour une salle de rédaction.
Il dispose d’un éclairage RGB programmable par touche. Les possibilités de personnalisation sont nombreuses pour ne pas dire infinies. Elles demandent l’installation de l’application Base Camp.
Un certain nombre d’effets prédéfinis sont disponibles avec des options d’ajustement et un mode personnalisé permettant d’agir sur chaque touche et la bande RGB latérale.
Ce qui le distingue vraiment de la concurrence est sa modularité.
Mountain a imaginé un système permettant de connecter le pavé numérique à droite ou à gauche du clavier et le module multimédia à deux endroits différents sur le haut.
La possibilité changer d’emplacement est un vrai plus, surtout pour un gaucher. De plus, ce repositionnement à gauche peut aussi permettre à un droitier d’avoir des touches Macro. Ensuite de retour sur le bureau, il est possible de repasser sur la droite à chaud en chargeant en parallèle un nouveau profil à l’aide du module multimédia.
Le pavé numérique et le module multimédia utilisent une connexion USB Type C et un système d’aimants pour se fixer.
A l’usage, le module multimédia ne bouge pas et l’utilisation de la molette ne pose pas de souci de connexion. Je n’ai rencontré aucun problème avec le pavé numérique mais attention, il n’est pas consolidé au clavier. En cas de manipulation il se détache facilement.
A noter que la présence en bundle d’un câble USB Type C de 15 cm permet d’utiliser le pavé numérique de manière détachée.
Son équipement comprend sur le haut quatre touches équipées d’un petit écran LCD TFT couleur de 72x72px. L’application Base Camp permet de personnaliser l’affichage et surtout leur fonctionnement.
Elles peuvent lancer une commande ou un raccourci.
Par contre, l’affichage souffre d’angle de vision assez faible. Du coup les couleurs et le contraste sont parfois difficiles à voir.
Le module multimédia est en plastique. Son équipement comprend une molette crantée intégrant en son centre un écran de 40 mm de type RGB TFT IPS avec une définition de 240×204 pixels.
Il permet de surfer dans le menu pour choisir différentes informations à afficher. A ses cotés, des commandes dédiées au volume et à la lecture sont de la partie ainsi que plusieurs voyants lumineux indiquant les fonctions de verrouillage du clavier.
Ce dock multimédia se montre rapidement indispensable car elle enrichit de manière importante les possibilités du clavier. Par exemple, de base il propose un monitoring du PC (taux d’occupation du processeur, du GPU, de la RAM de la connexion internet…), permet de régler le niveau de luminosité, de choisir quelques effets lumineux, de régler le volume audio, de changer de profil ou encore d’afficher l’heure et la date. La validation ne se fait pas avec la molette.
Il faut presser une fois le boutons <O> (deux fois rapidement pour un retour en arrière). L’utilitaire Base Camp offre de son coté la possibilité de modifier les entrées du menu, de régler le temps avant la mise en veille et même de changer le logo.
Un autre de ses onglets s’attaque au Macro.
Concernant les profils, le clavier embarque de la mémoire pour stocker au maximum cinq profils différents.
La personnalisation ne s’arrête pas là. En bundle, Mountain propose une seconde touche Echap mais surtout plusieurs autres switchs. L’Everest prend en charge le remplacement à chaud de ces derniers.
Il est donc possible de changer l’intégralité des switchs, de les mélanger et de les assortir; de quoi transformer l’usage du clavier. C’est également une option à saluer pour l’environnement. En cas de switch défaillant, il est possible d’agir seul sans démonter quoi que ce soit.
Par contre concernant les touches, il s’agit de solutions classiques ABS. Des versions « PBT » auraient été appréciées afin de mieux répondre aux sollicitations des joueurs surtout à ce niveau de tarif. Il est cependant possible de les acquérir mais c’est en option.
Il se réhausse à l’aide d’un jeu de pieds magnétiques. L’approche est originale et efficace. J’avais au départ un peu peur mais cela fonctionne parfaitement grâce à une aimantation conséquente. Le clavier est stable et les pieds ne bougent pas.
Nous avons également un port USB Type A à la norme USB 3.2 Gen 1 sur le haut permettant de connecter un périphérique USB supplémentaire comme une souris ou un casque.
Il offre un débit satisfaisant (> 150 Mo/s avec notre clé USB) pour les transferts de données.
Nous retrouvons du N-Key Rollover. Sous ce terme se cache sa faculté à n’avoir aucune restriction concernant le nombre de touches sur lequel vous pouvez appuyer simultanément sans qu’une seule ne soit oubliée. Les possibilités sont donc énormes. Nous retrouvons également une mécanique sans ghosting.
Le Ghosting est un terme désignant un phénomène peu apprécié par les joueurs qui sont adeptes de combinaisons de touches pour déclencher une action. Un clavier dit « gaming » a l’obligation de répondre à cette pratique sans l’apparition de symptômes bizarres.
Par exemple, une combinaison OPK peut se transformer en OP si le K a été « Ghosted ». Il y a aussi la possibilité de touches qui ne semblent plus fonctionner ou qui fonctionnent sans avoir été sollicitées. Un clavier gaming disposant d’un Anti-Ghosting propose souvent cette technologie sur certaines touches particulières, généralement celles utilisées dans les jeux comme le célèbre block QSDZ et celui des flèches de direction. Il peut donc être concerné par les symptômes énumérés plus haut.
A l’usage, l’Everet Max est agréable et rapide. C’est un clavier mécanique efficace qui n’a pas à rougir de la concurrence. Personnellement, je retrouve des sensations proches de celles proposées par le K100 RGB.
Ses patins limitent les risques de glisse lors de frappes dynamiques tandis que son châssis est stable.
La disposition de ses touches est relativement aérée, ce qui peut surprendre un utilisateur d’ordinateur portable. Elle demande un temps d’adaptation et nécessite, je l’ai souligné un peu plus haut, de lever les doigts en raison de la position flottante des touches. Par contre, il est dommage que quelques vis soient apparentes au niveau du pavé numérique.
Sur la question du rétroéclairage, il fait son travail. Les effets sont nombreux et la diffusion de la lumière homogène au niveau des touches mais plus marquée au niveau du bandeau latéral…dommage.
J’ai aussi remarqué que l’intensité lumineuse n’est pas identique sur l’ensemble du Switch car la LED est positionnée sur le haut.
Everest Max – Principales caractéristiques
Couleurs | Gunmetal Gray/Midnight Black |
Type de Switch | 3-Pin Cherry MX, hot-swappable |
Stabilizer | Cherry (plate-mounted, lubricated) |
Layout | Standard ANSI / ISO |
Backlight | RGB |
Key Rollover | NKRO over USB |
Polling Rate | 1000Hz / 1ms |
Keycaps | ABS (PBT Optional) |
MCU | Cortex M0 |
Onboard memory | Up to 5 profiles |
On-the-Fly System | Through FN Function Key |
Connector | USB Type-C |
Interface | USB 3.2 Gen 1 |
Product Dimensions (LxWxH) | 265x461x43mm (LxWxH) |
Cable length | 2m |
Product Dimensions | 265x461x43mm (LxWxH) |
Product Weight | 1373g |
Materials | Aluminum, ABS (PBT optional) |
Media Dock Display | RGB TFT IPS 240x204px |
Media Dock keys | 4: media, 1: display control |
Display Keys | 4: 72x72px per key TFT LCD |
Palm Rest | Magnetic, covered in PU-Leather |
Software Support | Base Camp |
Warranty | 2 years |
Included Accessories | Keycap & Switch combo removal tool USB Type-C to C cable (15cm) USB Type-A to C cable (2m) Extra Cherry MX Switch x5 Extra ESC keycap x1 Riser feet |
Enfin le clavier propose quelques raccourcis pour gérer par exemple le niveau d’intensité du RGB (FN + touches fléchées) et l’activation du mode jeu (Win lock) avec la combinaison FN + Pause.
Everest Max, conclusion
Everest Max
Ergonomie
Frappe
Equipement
Nuisances sonores
Prix
Cet Everest Max est un clavier gaming haut de gamme étonnant et surprenant. Mountain propose de l’innovation autour d’une architecture « mécanique » appréciée des joueurs. Sa plus importante originalité concerne sa modularité avec un pavé numérique et un module multimédia amovibles. Sa personnalisation est également poussée. Nous retrouvons un classique RGB touche par touche mais il est aussi possible de changer l’intégralité de ses Keycaps et surtout de ses Switchs. A cela s’ajoutent quatre touches avec écran LCD et un écran RGB TFT IPS capable d’afficher un tas d’information tout en offrant de multiples réglages (RGB, luminosité, volume audio, choix des profils …). Ce bilan flatteur s’accompagne d’une mécanique solide tout en mettant en avant une qualité de construction de belle facture. Par contre il est dommage qu’il ne soit pas équipé en natif de touches PBT et que ses touches avec écran ne soient pas mieux visibles. Son RGB est efficace mais il mérite d’être plus intense. Enfin l’application Base Camp, bien qu’agréable et stable, soufre de quelques petits bugs. Ces derniers devraient cependant trouver des solutions au travers de futures mises à jour. Affiché à 249,99 €, L’Everest Max joue la carte du haut de gamme en visant un marché de niche, celui des passionnés et des joueurs exigeants.