Test MK770 de Cooler Master

Cooler Master tente un pari audacieux avec le MK770. Ce clavier gaming hybride casse les codes pour se démarquer sur un segment hautement concurrentiel.

Il joue sur plusieurs paramètres pour se distinguer et offrir une expérience unique. Nous retrouvons un châssis relativement compact et aux formes particulières enrichi de couleurs atypiques et capable d’offrir plusieurs modes de fonctionnement.

Le sans-fil est mis en avant avec du Bluetooth et du 2,4 GHz mais il peut aussi se connecter en USB. A tout ceci s’ajoutent une robe épurée pour notre version Space Grey, du RGB personnalisable et la possibilité de changer à chaud ses switchs.

Si nous ajoutons un positionnement sous la barre des 120 €, ce MK770 a des solides arguments. Nous l’avons testé dans différents environnements dont le gaming aux mains d’un joueur fan d’OverWatch et de Fortnite, deux titres demandant du répondant et de la vitesse.

MK770 Space Grey, les présentations

Pour ce dossier, nous avons testé l’édition Space Grey de ce MK700. Elle propose une base noire mate surplombée d’un châssis gris mis en évidence par une ligne emboutie à la finition noire piano.

L’ensemble offre un rendu neutre au look endurci. L’objectif semble être l’efficacité au travers d’un aspect industriel et austère. Nous verrons que les choses changent si le RGB est activé. Il apporte du dynamisme, du mouvement et de la couleur.

L’ensemble des touches se trouve sur un plan légèrement incliné. Elles ne sont pas flottantes avec leur base située dans le châssis.  Le regard est rapidement intrigué par la présence d’une molette sur le côté droit. Elle se détache visuellement en raison de sa bande violette, couleur chère à Cooler Master.

En métal, une grande partie de sa structure est rugueuse ce qui améliore son adhérence. Sa rotation crantée offre une résistance mesurée, le tout avec une fonction de clic.

Hormis cette dernière, le clavier n’offre pas de touche multimédia dédiée. Il est au format 95% (99 touches) et profite d’interrupteurs mécaniques linéaires Kailh Box V2 RED pré-lubrifiés remplaçables à chaud surmontés de touches ABS.

Son châssis a la particularité d’accueillir une architecture « Gasket ». Elle introduit des plaques en silicone (Cooler Master parle d’atténuateur), plusieurs joints en silicone à différents niveaux de la structure ainsi qu’une plaque en mousse EVA afin d’absorber les vibrations et le bruit lors de la frappe.

Concernant les Kailh Box Red v2, il s’agit de Switchs à la force d’activation de 40g. Leur course est de 3,6 mm pour une point d’activation à 1,8 mm.

L’ensemble repose sur quatre pieds antidérapants, un matériau que l’on retrouve également au niveau de ses quatre rehausses offrant deux niveaux d’inclinaison.

A noter que Cooler Master utilise de manière astucieuse l’un des emplacements de ses rehausses arrières pour loger le petit donglet USB nécessaire au mode sans fil 2,4 GHz.

Le clavier est une solution hybride dans le sens où il peut fonctionner de différentes manières. Le mode sans fil est à l’honneur avec du Bluetooth 5.1 et du 2,4 GHz tandis que de l’USB (connecteur le port USB-C coté clavier) assure le fonctionnement filaire ainsi que la recharge de sa batterie interne de 4000 mAh. Sur ce point, Cooler Master promet une autonomie de 21 h RGB actif et 165 heures sans éclairage.

Les deux modes sans fil ont une portée d’environ 10 mètres tandis que le clavier en Bluetooth est capable de se connecter à trois appareils différents.

Visant les joueurs, sa mécanique propose de l’Anti-Ghosting et du N-Key Roll-over. Il affiche des dimensions de 80.89 x 140.42 x 38.74mm pour un poids de 1052 grammes tandis que sa robe est en plastique ABS. Son système de réhausse permet de passer la hauteur arrière de 38,74 mm à 42,9 mm puis à 45,51 mm.

MK770 Space Grey, à l’usage

Le clavier est livré avec un bundle assez conséquent. Il se compose d’un petit guide pour connaitre les différents raccourcis, un câble USB (Type A coté PC et Type C côté clavier) de 1,8 mmn, un adaptateur USB A vers USB C, une pince extracteur de keycaps (capuchon des touches) et de switchs, un jeu de huit switchs Kailh Box White V2 clicky et quelques petits pieds siliconés.

Par contre il n’y a pas de repose poignet.

En dehors de son aspect, ce MK770 surprend par ses dimensions et sa relative compacité. Nous ne sommes pas devant un clavier pleine longueur mais face à une solution 95% offrant un total de 99 touches.

Il y a ainsi quelques pertes et des repositionnements qui peuvent surprendre lors des premiers usages. Un petit temps d’adaptation est nécessaire pour que les mains et les doigts retrouvent leur repère. En contrepartie, le bureau gagne en rangement avec un clavier moins présent offrant plus d’espace au mouvement de la souris. De plus, son mode sans fil permet de le déplacer très facilement pour libérer de la place pour écrire, lire ou utiliser un ordinateur portable. La présence d’un vrai pavé numérique devrait plaire aux adaptes des tableurs.

Bien que construit en grande partie de plastique, ce MK770 est robuste une fois posé sur le bureau. Ses différents pieds antidérapants (patins violets) évitent la glisse en particulier lors d’usage intensif comme une partie musclée de FPS compétitif. Ceci est aidé par une position générale des touches facilitant une pression exercée vers le bas et non en inclinaison vers l’arrière. Il offre une robe travaillée au travers d’une finition de belle facture. Les différentes parties constituant sa robe s’ajuste parfaitement, il n’y a rien à redire. Par contre, l’absence d’une plaque en métal ne permet pas de garantir une structure rigide. Elle est sensible aux torsions. Il est ainsi facile de lui faire subir des déformations au point de l’endommager si la pression exercée est assez forte.

Les touches de lettres (signes et numéros) se distinguent par leur couleur grise contre du noir pour les touches de fonctions. Dans les deux cas, leur signalétique principale est rétroéclairée.

Ce point est important car les secondes fonctions sont parfois difficiles à lire. C’est vraiment dommage, en particulier le soir où la lumière se fait désirer. L’explication vient du positionnement haut de la LED par rapport au Switch.

Du coup, une fois le Keycap en place le lettrage secondaire, sur la tranche, se retrouve mal éclairé. Les touches sont en ABS double couche, un choix étrange pour un clavier résolument « gaming ». Du PBT aurait été plus approprié en raison de sa meilleure résistance à l’usage, la décoloration et la brillance.

Notons que le MK770 propose des logos Windows et Mac en raison de sa compatibilité avec ces deux environnements.

Comme nous l’avons vu en présentation, Cooler Master utilise du silicone sous différentes formes ainsi que de la mousse pour atténuer le bruit du MK770. A l’usage, c’est bien le cas. Le clavier offre un retour présent mais feutré, agréable à l’oreille. Le son porte sur les graves et non les aigus. Toutes les touches n’ont cependant pas le même profil sonore. La barre d’espace par exemple est plus présente.

De nouveaux stabilisateurs sont utilisés pour limiter les cliquetis et le risque d’inclinaison si le doigt exerce une pression non centrée. Ils accompagnent les touches les plus imposantes comme la barre d’espace, les touches + ou Enter…).

Le coin supérieur droit se distingue par une molette en métal cranté. De base, elle propose de gérer le volume sonore mais il est possible de lui attribuer d’autres tâches via l’application maison Master+.

Elle est également cliquable. Son usage est agréable avec un retour réconfortant et un poids rassurant.

Les commutateurs Kailh Box Red V2 offrent une sensation agréable à l’utilisation. Notre joueur amoureux de Fortnite et OverWatch que nous appellerons « Monsieur X » a été conquis. Après plusieurs heures d’utilisation au travers de parties endiablées, son verdict est positif. Ce MK770 offre de la fluidité à la pression tandis que les retours sont doux et précis. De plus, l’usage de silicone rend la frappe confortable en raison d’un discret amortissement. Le mouvement linéaire du switch est particulièrement agréable, ne demandant pas de pression particulière ni une attente de déclenchement de l’action. L’ensemble est répondant avec un relatif silence, une qualité peu recherchée sur le segment des claviers mécaniques. Les touches épousent bien les doigts et sont moins marquées que celles d’un clavier gaming mécanique traditionnel.

Le choix de trois hauteurs différentes améliore son ergonomie générale mais il est dommage qu’aucun repose poignet ne soit présent.

Ce MK770 dispose également de LED entre la touche Entrée et le pavé numérique indiquant différents états. Par exemple, en rouge le clavier est en charge tandis que le bleu évoque le mode Bluetooth et le vert pour le mode sans fil 2,4 GHz.

Par contre, il est facile d’oublier son rechargement et malheureusement le clavier ne propose pas d’alerte particulière à ce sujet. Monsieur X s’est donc retrouvé d’un seul coup sans clavier en pleine partie de Fortnite.

Cooler Master propose une sorte de HUB logiciel pour personnaliser et gérer ses périphériques. L’application, nommée MasterPlus+, propose différentes actions pour personnaliser le MK770 en fonction de ses besoins. Tout est organisé autour de cinq onglets (Sans fil, Éclairage, Mappage des touches, Macros et Profils).

Le premier affiche l’état de la batterie et la possibilité de définir le temps d’inactivité avant la mise en veille et l’activation du mode faible consommation en fonction d’un certain pourcentage de la batterie.

Le contrôle du RGB ( couleurs, effets ..) se situe dans l’onglet Éclairage tandis que  « Mappage des touches » propose de redéfinir la fonction de chaque touche en particulier celle de la molette.

A tout ceci s’ajoutent des options pour la création de macros et l’enregistrement de profils dans la mémoire interne du clavier (128 Ko).

Enfin en sachant que le Polling Rate du MK770 est de 1000 hz (1 ms) en filaire ou 2,4 GHz contre 125 Hz en Bluetooth, ce dernier mode vise les usages bureautiques, de surf ou de création et de productivité. Pour du gaming, les modes sans Fil 2,4 GHz et filaire USB sont à privilégier.

MK770, conclusion