Que pourra-t’on lire dans les manuels d’histoire sur cette année 2008 ? Un tarif du pétrole frôlant les 150$ le baril, une économie mondiale touchée de plein fouet par une politique bancaire absurde ou une prise de conscience progressive de devoir protéger l’environnement ?
Peut-être les trois, le futur nous le dira… En attendant, il semble que le secteur de la téléphonie mobile a encore du chemin à faire sur le terrain de l’écologie selon un rapport d’ABI Research.
Malgré l’apparition discret de certains modèles éco comme le E200 Eco de Samsung ou encore la mise en place d’un projet de réflexion sur l’impact environnemental des téléphones portables, l’intégration de cette variable dans la fabrication prend du temps selon ABI Reseauch.
Les annonces ont été nombreuses sur de nouvelles politiques de reprises des modèles usagés mais la réalité est tout autre et peu d’utilisateurs exploitent ces possibilités. Une étude publiée par le constructeur Nokia, premier fabriquant mondial de téléphones portables, souligne que seulement 3% des consommateurs sur la planète recyclent leurs anciens mobiles.
Le rapport d’ABI Research met en lumière qu’au total seulement 5% des téléphones mobiles produits dans le monde sont convenablement recyclés. Un chiffre ridicule face à la production démentielle de modèles.
Il souligne que dans une logique de profit, ce qui à nos yeux reste le fondement de toutes entreprises, la mise sur le marché de téléphones Eco n’est pas encore commercialement viable pour les constructeurs. ABI Research tend même à expliquer que certains sont encore au stade d’améliorer leurs fabrications pour être seulement conformes aux normes environnementales en vigueur. Une réalité à deux vitesses en sorte.
Cependant, ce rapport met en avant Samsung, Nokia et Sony Ericsson comme des acteurs actifs dans ce domaine, des marques que l’on retrouve également dans le dernier rapport « Pour une high-tech responsable » de Greenpeace.
2008 ne semble donc pas être l’année de l’éco conception en téléphonie mobile. Les premiers modèles existent, certaines politiques de recyclage sont mises en place mais… le secteur ne démarre pas.
Le fautif est peut être à regarder au travers de certains sondages cités dans ce rapport. Ils montrent que peu de consommateurs établissent leur achat en fonction de critères environnementals. Les choses semblent toutefois bouger avec un pourcentage en hausse.
En définitif, il est certain que le plus grand pouvoir est aux mains du consommateur. Souvent ignorés ou oubliés, ses choix sont à l’origine de la politique industrielle. Les gouvernements peuvent agir sur les prix pour favoriser tels ou tels produits mais l’acte final reste aux mains de l’acheteur.
Le jour où nous déciderons de prendre une bonne fois pour toute la décision de favoriser l’éco conception, le paysage industriel changera à vitesse grand v !