Politique et économie

Apple : Une politique d’obsolescence programmée de ses produits ?

Apple est aujourd’hui l’un des plus importants constructeurs d’appareil High Tech. Un tel titre s’accompagne inévitablement de responsabilités. Un effort a été accompli sur la communication concernant l’impact environnemental de ses produits mais leur conception laisse perplexe sur leur attachement à durer dans le temps.

iPhone 4SNous vivons dans une société de consommation. La clé de tout le système réside dans l’acte d’achat. En High Tech, les innovations s’enchainent à un rythme soutenu permettant de proposer, selon des plannings établis (politique Tic-Toc d’ Intel par exemple) de nouvelles générations laissant une espérance de vie limitée aux produits.

Chacun procède à sa manière et Apple ne semble pas déroger à la règle avec une formule bien à lui. Dans un article relié par notre confrère GreenIT, Kyle Wiens, le CEO d’iFixit constate que depuis 2009, les vis exploitées par Apple pour sceller les coques des iPhone 4, des MacBook Air ou encore de certains MacBook Pro ne sont pas standard. La question est alors de savoir quel peut bien être la raison d’un tel choix ?

Beaucoup d’indices laissent à penser qu’il s’agit d’une stratégie visant à raccourcir l’espérance de vie en compliquant son entretien, son évolution ou encore sa réparation. L’utilisation se retrouve dans une position où il doit passer par le SAV de la marque, faire face à des tarifs de réparation abusifs et surtout signer une clause de garantie stipulant que le changement personnel d’une batterie fait automatiquement perdre la garantie du produit. « C’est clairement une forme d’obsolescence planifiée » note Kyle Wiens, « un concept inventé par General Motors dans les années 1920 » rajout-t-il.

Selon Kyle Wiens, ces vis spéciales Apple « empêchent les propriétaires de mettre à niveau ou de réparer eux-mêmes leurs machines », ce qui les « encouragent à remplacer leurs appareils plus tôt qu’ils ne le feraient si ils étaient plus facile à entretenir ». Un autre indice vient appuyer cette thèse. Cette politique ne s’applique  qu’aux produits  de grande consommation comme  les iPhone,  les iPod et MacBook Airs). La plupart des produits pro et semi-professionnel d’Apple (MacBook, MacBook Pro, iMac et Mac Pro) sont élaborés pour permettre un entretien, des réparations ou une mise à niveau par l’utilisateur ou un service après-vente.

Pour lui, il ne fait aucun doute qu’aux yeux d’Apple, un “iPod doit avoir une espérance de vie de deux ans contre trois ans pour un ordinateur portable

Et vous, vous en pensez quoi ? Apple joue-t-il vraiment à ce jeu ? Est-t-il derrière une politique planifiée de surconsommation d’appareil High Tech ?

Jérôme Gianoli

Aime l'innovation, le hardware, la High Tech et le développement durable. Soucieux du respect de la vie privée.

6 commentaires

  1. Sans blague? Comme les produits apple présents en masse dans les “déchetteries” africaines, apple, écoresponsable, enfin responsable quoi.

  2. Je suis d’accord avec le fait que Apple ne met pas toutes les cartes en main pour les clients pour qu’ils conservent leurs produits longtemps mais bon… Pas mal de marque font également ça.
    Après, la durée de vie estimé à 2 ans pour un iPod, mouai… Ma copine et moi avons de vieux iPod Nano et ils fonctionnent encore très bien, même pas de problème de batterie. Le MacBook Pro qui a 4 ans lui fonctionne également encore très bien.
    Concernant les mobiles, de toutes façons en France, les fournisseurs mobiles nous proposent (au minimum) tous les 2 ans de changer de mobile contre un réengagement, à quoi bon avoir des mobiles qui tiennent 5 ans ? Nous sommes effectivement dans une grosse société de consommation.
    On peut aussi penser aux téléviseurs, machine à laver, etc. tous les produits ont vu leur durée de vie diminuer depuis 10/15 ans.

  3. Ce n’est pas la seule marque informatique à faire cela. J’ai déjà rencontré ce problème, et ce qu’ils y ont gagné, c’est la perte d’un client. C’est une erreur de faire cela, car un technophile va naturellement changer son matériel, mais il n’aime pas qu’on lui force la main. Une bonne longévité est en plus une excellente publicité. Il suffit de voir la réputation des voitures allemandes. La facilité de revente sur le marché de l’occasion est aussi un argument pour acheter le nouveau modèle.
    L’obsolescence programmée est une absurdité mesquine qui finalement ne rapporte rien.
    Savoir que son appareil est conçu pour tomber en panne subitement est psychologiquement plus déstabilisant que de voir ses performances dépassées au fil du temps.

  4. Tant qu’on ne posera pas comme condition à la commercialisation d’un produit dans notre pays (ou, mieux, en Europe) des impératifs de durée de vie et de facilité de réparation (+cout acceptable plafonné, genre <30% du prix produit neuf), ce qui serait une décision politique, on pourra continuer à observer ce type de dérives.

    Une autre solution serait que les gens n'achètent pas… mais on constate que ça ne fonctionne pas. Il faut donc passer à la contrainte.

    Le commerce de pièces détachées est par ailleurs assez peu développé chez nous: La dalle LCD de votre laptop de 2 ans lâche, vous trouverez chez nous pour la pièce seule un tarif digne d'un écran externe complet avec 10" de diagonale en plus!

    Aux USA/Canada, on trouve des pièces via internet à des tarifs acceptables sur place. Importées et soumises à frais de transports internationaux/dédouannement/paiement à l'étranger, c'est déjà moins rentable (mais toujours plus qu'en france) surtout si y'a un pépin de garantie.

    Bref, c'est pas les idées d'obligations à imposer aux importateurs de produits finis qui manquent pour résoudre le pb politiquement.

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