Dans une interview de notre confrère Guardian, Rob Bernard, responsable environnement chez Microsoft, souligne que les entreprises ne font pas les efforts nécessaires pour devenir “énergétiquement” plus efficaces.
“L’industrie IT se doit de faire plus pour être vert “, voici le sentiment de l’homme responsable de développement Green chez Microsoft, Rob Bernard.
En poste depuis plusieurs années maintenant, ses actions, au sein du groupe, sont à la fois visibles et invisibles. Visibles dans les cafétérias avec la récupération des déchets alimentaires (compost) et l’utilisation de converts recyclables mais également au niveau des transports avec la mise en place de navettes hybrides et de bus gratuits pour son personnel au siège social de Redmond à Washington. Invisibles avec l’utilisation de 25% d’énergie annuelle à partir de sources renouvelables, d’une réduction de 30% des transports et une amélioration de l’efficacité énergétique de ses bâtiments.
Devant la croissance inexorable de la demande énergétique de l’IT, Rob Bernard souligne que l’industrie informatique a besoin de se rendre plus efficace d’un point de vue énergétique surtout qu’elle a le potentiel pour devenir un acteur clé dans la création d’une société à faible émanation de carbone. “Les TIC peuvent conduire à des réductions d’émissions CO2 équivalentes à cinq fois la taille de sa propre empreinte carbone” souligne-t-il.
“Un petit pourcentage de l’industrie IT a vraiment progressé sur la question ” mais il reste encore du chemin à parcourir, non pas par un défaut de technologie mais par un changement dans l’organisation même de l’entreprise. “L’éternel problème est que les services informatiques ne paient pas les factures d’énergie. La première chose à faire est d’avoir un modèle de gouvernance où les services informatique, immobilier et de règlements travaillent ensemble.“
D’un point vue matériel, l’une des opportunités identifiée par Microsoft est le déploiement du «cloud computing». Cette solution permet de partager documents, courriels, musiques, vidéo, photos avec n’importe quels types d’appareil et surtout n’importe où. En novembre 2010, Microsoft a dévoilé une étude soulignant que le déploiement de ses solutions de cloud computing dans les grandes organisations pourrait réduire les émissions de carbone et la consommation d’énergie de plus de 30%. Ce chiffre grimpe même à 90% dans le cas de petites entreprises.
“La plupart des centres de données sont exploités à une efficacité d’utilisation d’un facteur 2,0, ce qui signifie que pour tous les deux électrons qui arrivent dans le bâtiment un seul va au calcul -. L’autre va à la climatisation et à l’éclairage.”
Mais tout le monde ne s’accorde pas encore sur l’efficacité de “Cloud compucting” et ses énormes besoins en énergie afin d’alimenter les installations servant au fonctionnement du courrier Web, du stockage en ligne et des services Internet qui lui sont rattachés.
Greenpeace par exemple a appelé Apple, Google, Yahoo, Microsoft et d’autres à devenir responsables lors de leurs choix en sources d’énergie et un de ses rapports, publié en mars dernier, indique que l’électricité consommée par le « cloud computing » mondial passera de 632 bn kilowattheures en 2007 à 1.963 milliards de kWh d’ici à 2020 soit 1 034 mégatonnes d’émissions d’équivalent CO2. D’un autre côté, le Smart 2020 prévoit que le bilan carbone global des principales composantes du Cloud Compucting liés aux centres de données et au réseau de télécommunications allait augmenter, en moyenne de 7% et 5% respectivement.
Soulignons également que Microsoft n’est pas encore dans le cœur de Greenpeace avec son classement “Pour une High Tech responsable“.
Source : Gardian